Coin alimentaire: le «Chitoumou» se fait rare sur le marché

Les chenilles de karité communément appelé «chitoumou» en langue dioula, apparaissent chaque année pendant la saison des pluies. A cette même période, les différentes rues et marchés de la ville de Bobo-Dioulasso sont animés par ces chenilles comestibles. Mais cette année elles sont rares sur le marché et même dans les coins habituels. Qu’en est la cause ? Une équipe de L’Express du Faso a sillonné quelques rues et marchés de la place afin de s’enquérir de l’état du marché, le jeudi 22 août 2024.

Dans la matinée du jeudi 22 août 2024, une équipe de L’Express du Faso a fait un tour aux environs du marché de l’auto gare. Impossible de voir les vendeuses habituelles de chenille de karité sur cette voie. Il a fallu reboucher chemin afin d’emprunter la route qui mène à la place du paysan pour voir ces dames. De loin des tas de « chitoumou» sont alignés et n’attendent que les clients, mais ou les voir ? Difficile à dire. Selon Madjelia Soré, une vendeuse de chenille de karité, « cela fait 10 ans que je suis dans ce domaine. Je n’ai jamais rencontré cette situation », a-t-elle fait savoir. A l’en croire, « l’année passée, au début la boite était à 3 500 FCFA et a connu une baisse de 600 FCFA la boite. Mais cette année le prix de la boite a commencé à 5 500 FCFA et jusqu’à l’heure où je vous parle, il n’a toujours pas baissé comme on le voudrait car la boite coûte actuellement 2000 FCFA ». Elle déplore aussi que « cette année c’est très difficile parce ce qu’il y a un manque de clientèle ». Cette autre vendeuse de chenille de karité, Setou Sanou, nous en donne les raisons. « C’est à cause de l’insécurité que les chenilles de karité se font rares cette année sur le marché », a-t-elle fait savoir. Elle poursuit en affirmant que les chenilles sont difficiles à trouver car « les gens ont peur de se rendre en brousse pour les ramasser ». Ce qui fait que ces chenilles sont devenues rares et que le prix est monté à 5 500 FCFA dès la sortie des chenilles. « J’espère que le prix de la boite diminuera pour permettre aux gens d’en manger comme ils ont l’habitude de le faire », confie Setou Sanou. Pour Aminata Zongo, autre vendeuse de chenille de karité, les femmes ont surtout peur de se rendre dans les champs à cause de l’insécurité au risque de y laisser leur vie. « Nous rencontrons des pertes alors que c’est bientôt la fin de la saison des pluies où on ne verra plus les chenilles de karité fraiches alors que la boite est toujours à 2000 FCFA », martèle t’elle.
Wende Mi Estelle KOUTOU
(Stagiaire)