Suite à la publication du comité de veille citoyenne de Houndé sur Facebook, faisant cas de l’effondrement d’une partie du bâtiment en construction de l’école primaire ‘’A’’ de Kari dans le quartier Lonkuy, nous avons effectué une sortie sur le chantier le 3 août dernier. Voici ce qu’on en sait.
A notre arrivée sur le chantier, une équipe de maçons était en train de démolir la façade du bâtiment. Selon Seydou Kabré, chef de chantier, « il n’y a pas eu d’effondrement. Je travaille sur ce chantier il y’a de cela 4 mois. Je suis venu trouver les travaux à un niveau avancé. Le chef de chantier que j’ai remplacé a fait un mauvais travail au niveau de l’auvent du bâtiment. Lors de la visite des contrôleurs, ils ont dit que l’auvent est mal construit, défaut d’arrosage, défaut de dosage du ciment et le fer qu’ils ont utilisé n’est pas de bonne qualité. Ainsi, ils nous ont ordonné de casser l’auvent ».
Avant de poursuivre : « c’est dans la matinée du 02 août 2021 que nous avons commencé la démolition de l’auvent pour le reconstruire. Pour ce qui concerne le reste du bâtiment, il n’y a pas de problème. Lors de la démolition de l’auvent, il y’a un monsieur qui est venu nous trouver et a demandé si quelqu’un n’est pas blessé, on a dit non. Il a fait des photos et il est parti. Nous, on ne savait pas qu’il allait mettre les photos sur les réseaux sociaux avec des commentaires d’effondrement. Nous avons des témoins dans le village quand on commençait les travaux de démolition ».
« Je ne peux rien témoigner »
Selon Coulibaly Hamidou, conseiller municipal du village de Kari Lonkuy, « au début de la construction du bâtiment, les maçons ne respectaient pas les normes pour la confection des briques et le dosage du ciment. Après plusieurs interpellations du maire de Houndé et du chef d’entreprise sur le non-respect du nombre de briques à confectionner par sac de ciment, 43 à 46 au lieu de 40 et le dosage du sable, nous avons constaté par la suite un changement au niveau des maçons. Les briques étaient confectionnées 40 par sac et la qualité du sable acceptable. Depuis lors nous suivons de près les travaux. Pour ce qui concerne la démolition ou l’effondrement de l’auvent, je ne peux rien témoigner, parce que je suis venu trouver qu’ils sont en train de démolir.
Ils m’ont dit que c’est pour reconstruire l’auvent ». Il ajoute que : « notre bâtiment est en souffrance depuis le début des travaux, trop d’arrêts de chantier, l’entrepreneur est toujours absent et il manque de suivi de sa part. Bref ! Le bâtiment devait être réceptionné depuis le mois de décembre, mais jusqu’à présent les travaux piétinent. Je rejette la faute à l’entrepreneur ». Et il ne s’arrête pas là. « Le problème actuel c’est l’auvent qu’ils viennent de démolir, sinon le reste du bâtiment n’a pas de problème. J’ai suivi de bout en bout les travaux jusqu’à ce niveau et je vais continuer à les suivre jusqu’à la fin. Si je constate des problèmes, je vais signaler au contrôleur du chantier », a conclu Hamidou Coulibaly.
L’auteur de la publication, Moussa Tiaho, par ailleurs entrepreneur soutient qu’il y a bel et bien eu effondrement. « Je suis natif de Kari Lonkuy. J’étais de passage pour le village. Comme le chantier est non loin de la route, j’ai vu une partie de l’auvent qui s’est détachée. Pour comprendre, je me suis approché des maçons qui semblaient paniqués. J’ai salué avant de leur poser la question si l’auvent est tombé sur quelqu’un, ils m’ont répondu non et qu’il y’a pas de blessé. J’ai fait les photos et je suis parti. Après quelques heures, j’ai envoyé les photos au comité de veille citoyenne avec les explications sur l’effondrement d’une partie de l’auvent pour qu’ils publient sur leur page. J’ai juste dit ce que j’ai constaté et je confirme qu’il y a eu effondrement et non démolition. C’est après l’effondrement qu’ils ont commencé à démolir le reste de l’auvent », a dit Moussa Tiaho.
En rappel, c’est suite à l’appel d’offre lancé par la mairie de Houndé pour la construction d’un bâtiment de trois classes, d’un bureau, d’un magasin et des latrines à l’école primaire de Kari Lonkuy au deuxième semestre de l’année 2021 pour un délai d’exécution de trois mois que tout cela a commencé.
Khepa TRAORE, Correspondant à HOUNDE