A Bobo-Dioulasso, à la date du 7 octobre, il y avait 200 cas actifs de maladie à Coronavirus. Dont 25 agents de santé du Centre hospitalier universitaire Sanou Souro. Même si on ne veut pas le dire haut, il faut admettre que la maladie connaît un regain. Dû tout simplement à l’abandon de l’observation des mesures-barrières. Bobo-Dioulasso, depuis ces derniers temps est devenu le foyer incandescent de la maladie. Où on connaît presque chaque jour le nombre de cas le plus élevé. Si on doit rapporter cette situation à l’inobservation des mesures-barrières, on dira que c’est à Bobo-Dioulasso que les gens ne respectent pas ces mesures. Autrement, l’indiscipline est beaucoup plus élevée à Bobo que dans les autres villes du Burkina. Ce qui est extrêmement grave et peut paraître dangereux pour une ville en construction. Heureusement que le nombre de décès liés à la maladie est très faible, pour ne pas dire qu’il tend vers zéro. Cependant, les Burkinabé gagneraient à être disciplinés en observant les mesures-barrières. Surtout en cette période de rentrée scolaire et de début très prochaine (31 octobre) de la campagne politique en vue de la présidentielle et des législatives.
Mais au juste, jusqu’à quand allons-nous nous rendre compte que cette maladie ne doit pas nous empêcher de vivre tranquillement notre vie ? Il est évident que toute maladie fait peur et doit être combattue et évitée autant que possible. Mais, tout porte à croire qu’on accorde trop d’importance à la maladie à Coronavirus qu’aux autres maladies. Comme le paludisme par exemple qui, lui, est plus répandu, fait plus de malades et malheureusement tue plus que la maladie à Coronavirus.
A la date du 12 septembre, ce sont 2294 personnes qui ont contacté la maladie depuis son apparition au Burkina Faso le 9 mars 2020 ; 1571 personnes en sont guéries et 63 personnes en sont mortes. A la même date, 660 cas sont actifs sur toute l’étendue du territoire national.
Par contre, le paludisme est la première cause de consultation, d’hospitalisation et de mortalité dans les formations sanitaires au Burkina Faso. Il affecte chaque année l’économie nationale par la réduction du Produit intérieur brut du fait des jours de travail perdus par les personnes actives et entrave la scolarité des enfants et le développement social. Il est à la foi une maladie de la pauvreté et une cause de pauvreté. En 2018 par exemple, au cours du premier semestre ce sont 3 501 245 cas de paludisme qui ont été enregistrés dont 1002 décès. Si les Burkinabé continuent de travailler et de gagner leur pain malgré le paludisme, ce n’est certainement pas face à la maladie à Coronavirus qu’ils baisseront l’échine. Ce qui revient à dire que cette maladie doit être prise sous le même angle que toutes les autres maladies. Il n’est pas question de l’ignorer, mais d’apprendre désormais à faire avec. Autrement, même s’il faut souhaiter le contraire, il n’y aura jamais un jour où on dira que la maladie à Coronavirus a complètement disparu.
Dabaoué Audrianne KANI