Côte d’Ivoire, la fièvre politique monte et ça s’emballe

Comme il l’avait promis samedi 22 août, jour de son investiture, Alassane Ouattara est allé ce lundi 24 du même à la Commission électorale indépendante (CEI), devant laquelle il a déposé son dossier de candidature. C’est donc définitivement acté (sauf cataclysme) Alassane Ouattara est parti pour un troisième. Même si selon ses partisans dont lui-même, c’est le premier mandat de la troisième République. Peu importe, cela porte à trois le nombre de ses mandats à la tête de la République de Côte d’Ivoire si toutefois il est réélu.

Et c’est là que se pose toute la question. Car, pour Alassane Ouattara et ses soutiens, rien ne peut l’empêcher de remporter la présidentielle du 31 octobre 2020. C’est convaincu de cela qu’après le décès d’Amadou Gon Coulibaly qu’il avait choisi pour le remplacer, il a donné son OK à ses partisans pour poursuivre l’élan. C’est aussi convaincu de cela que le jour de son investiture, il n’a pas manqué de rassurer qu’avec lui, la présidentielle sera remportée au premier tour. Autrement, le coup sera KO.

De son côté, l’opposition qui ne s’avoue pas vaincue dans cette étape de précampagne, multiplie les déclarations et les marches pour dénoncer le mandat de trop. Ce, malgré l’interdiction des marches et autres manifestations dans les rues. C’est le cas dans plusieurs villes où des manifestations ont eu lieu. Malheureusement, les répressions ont fait des blessés et même des morts.

C’est dans cette atmosphère tendue qu’on apprend sur les réseaux sociaux que Guillaume Soro, président de Générations et peuples solidaires (GPS) se retire des élections. Avec le motif que pour lui, il n’est pas question de légitimer un mandat qui ne le mérite pas. Dans la même foulée, Guillaume Soro annonce qu’Alassane ne sera pas le prochain président de la Côte d’Ivoire. Ce qui, à n’en pas douter, va ajouter de la tension à la polémique déjà suffisamment forte. De quels moyens dispose Guillaume Soro pour prétendre qu’Alassane ne sera pas le prochain président de la Côte d’ivoire alors que dans son camp, tout le monde est unanime et très rassuré que le jackpot est déjà dans le sac ?

La situation politique en Côte d’Ivoire semble assez tendue pour qu’on s’en inquiète. Le dispositif tel qu’il est actuellement, ressemble à quelques exceptions près du déjà connu avec les conséquences et désagréments que cela a comporté. Se taire, regarder et ne rien dire, c’est d’en être très prochainement complice. Car, les processus électoraux dans nos pays ont toujours démontré que, lorsque les acteurs ne s’entendent pas sur les conditions pré-électorales, ce n’est pas à l’issue  du processus qu’ils le seront. Au contraire, c’est à cette étape que se cristallisent davantage les positions. Engendrant parfois des crises dont les principales victimes sont les populations civiles innocentes. Alassane a promis de préserver la paix en Côte d’Ivoire par tous les moyens. Si tel est le cas, qu’il comprenne que c’est maintenant que ça commence.

Denis Dafranius SANOU

 

 

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