Le Réseau des Organisations Paysannes pour une Synergie d’Actions au Burkina (ROPSA) a tenu une conférence de presse sur l’impact des mesures barrières du COVID 19 sur les producteurs agricoles. C’était ce 08 septembre 2020 à Ouagadougou.
La pandémie du coronavirus qui secoue le Burkina Faso depuis Mars 2020 a impactée plusieurs secteurs notamment celui de l’agriculture. Les mesures prise par le gouvernement pour limiter la propagation du virus a engendré une perturbation du marché des produits agricoles selon le président du Réseau des Organisations Paysannes pour une Synergie d’Actions au Burkina (ROPSA), Jules Zongo. « Comme conséquences immédiates, nous avons l’inaccessibilité des produits alimentaires, la fluctuation des prix des produits agricoles, les pertes énorme de production et de revenus à cause de la mévente d’une part, et d’autre part une spéculation forte sur certains denrées. » a souligné le président du ROPSA. Il a par ailleurs expliqué que selon une étude terrain du ROPSA, « on peut observer que de la période de janvier à juin 2020, le sac de 100 kg de mil est passé de 20000 FCFA à 17500FCFA soit une perte de 2500FCFA. Pour le bétail, La chèvre (tête) est passée de 20000 FCFA à 3750 CFA en 2020 soit une perte de 16 250 FCFA. » Pour Éloi Nombré, responsable de la filière anacarde n’est pas en reste avec une baisse du prix au kilogramme qui passe de 330FCFA à 100FCFA dans certaines régions. Cependant les mesures d’accompagnement du gouvernement sont insuffisantes selon Moussa Joseph Dagano PCA de la fédération NIANZWÈ. Il révèle des insuffisances dans le mécanisme établi comme l’utilisation des messages électroniques pour informer les paysans qui sont en majorité analphabètes, la défaillance des réseaux de communication en milieu rural. Les membres du ROPSA déplorent le manque d’unité de transformation et l’utilisation de pesticides. Pour cela, ils exhortent le gouvernement à réaliser à court terme une enquête sur l’opération de « distribution des instants agricoles », à opérationnaliser le fond de lissage responsabiliser et à appuyer la chambre nationale d’agriculture (CNA). A long terme, ils invitent le gouvernement mettre en place des mécanismes de financement adaptés à la spécificité de chaque filière pour relancer les activités agro-sylvo-pastorales et renforcer la confiance entre les acteurs de l’agriculture et l’État.
Awa Cécile BANGARE