Culture de champignons : La caverne d’Aïcha Deborah Traoré

Aujourd’hui, notre rubrique s’intéresse à Aïcha Deborah Traoré, juriste de formation. Avec ses collaborateurs, elle a décidé de se lancer dans la myciculture qui est la culture de champignons, un secteur peu connu au Burkina. Elle nous raconte sa vie d’entrepreneure.

J’invite tous les Burkinabè à intégrer les champignons pleurotes dans leurs habitudes alimentaires

Qui est Aïcha Deborah Traoré?

Je me nomme Traoré Aïcha Deborah. Je suis célibataire avec un enfant, mais en couple. J’ai fait mes études primaires et secondaires à Bobo-Dioulasso. Je suis titulaire d’une maîtrise en droit des affaires obtenue à l’Université Saint Thomas d’Aquin, puis d’un Master 2 en droit international et comparé de l’environnement en 2014 obtenu à l’université de Limoges (formation à distance).

En quoi consiste votre activité et pourquoi le choix d’entreprendre ?

En plus de travailler dans une EPE, je fais parallèlement la myciculture qui est la  culture de champignons. On produit des champignons comestibles pleurotes et  produits dérivés. C’est une activité qui se fait en  plusieurs étapes. On a l’acquisition du matériel et des intrants, la préparation et la pasteurisation du substrat et l’ensemencement. S’en suivent les périodes d’incubation, de récolte et de vente. Ce qui m’a motivé à entreprendre, c’est que je veux sortir de la zone de confort d’un salarié,  devenir mon propre boss et relever de nouveaux défis. Je veux aussi pouvoir m’organiser comme je le souhaite, fixer mes propres objectifs et participer au développement de mon pays en créant de la richesse.

D’où vous est venue l’idée d’entreprendre dans ce domaine ?

Ma passion pour l’entrepreneuriat a commencé en 2010, où j’ai commencé à acheter divers articles (chaussures, tissus) pour revendre. En 2015, j’ai ouvert une boutique de vente d’articles jetables. Mais par manque de collaboratrice de confiance, j’ai dû fermer au bout d’un an d’existence. Cela ne m’a pas découragée, bien au contraire, je me dis que je n’ai pas encore trouvé ma voie. C’est ainsi qu’en 2016 dans mes recherches, je suis tombée sur un article qui parlait de la culture de champignons comme business intéressant en Cote d’Ivoire. Ça a été l’élément déclencheur pour moi. J’ai effectué des recherches dans ce sens (documents, vidéos). Puis, j’ai décidé de me lancer dans ce domaine. Et j’ai établi le programme suivant : recherche de partenaires,  recherche de formation en culture de champignons et obtention de la semence de champignons. Finalement le projet dénommé “la caverne burkinabè des champignons comestibles” est devenu une réalité en septembre 2019. A ce jour, nous fonctionnons correctement, nos produits sont disponibles sur le marché. Nous avons en plus de moi, une employée permanente et un employé temporaire. J’ai 2 associés dans cette entreprise qui sont Sedogo Jean Baptiste et Kaboré Anne.

Quelles difficultés rencontrez-vous dans l’exercice de vos activités ?

Notre principale difficulté est le climat. La culture de champignons nécessite un environnement frais et humide alors que le Burkina Faso est un pays sahélien. Alors pendant les périodes de forte chaleur, il faut adapter les techniques de travail. Mais, le rendement est en baisse.  Aussi, il y a l’écoulement de nos produits. Il est bien vrai que nous arrivons à vendre, mais pouvoir intégrer ces produits dans les habitudes alimentaires des Burkinabés, reste un défi à relever.

Le projet est devenu réalité en 2019

Quelles sont vos ambitions?

Comme perspectives, c’est de renforcer notre capacité de production, diversifier nos produits et pouvoir intégrer les champignons pleurotes dans les habitudes alimentaires des Burkinabè. Notre vision, être leader dans ce domaine et inspirer d’autres jeunes. Non seulement pour son goût, mais également pour ses vertus, et l’on veut organiser la filière, intégrer au fil du temps d’autres espèces de champignons comestibles et développer une usine de transformation de champignons comestibles et augmenter notre capacité.

Parlez nous de votre vie entrepreneuriale féminine.

Pour mon cas, ça se passe bien dans l’ensemble. Il faut une organisation interne pour être efficace à tous les niveaux. Je rencontre des difficultés, mais grâce aux conseils de mes proches et à ma  personnalité, j’arrive à m’en sortir. Il y a certains domaines où on se dit qu’en tant que femme, tu n’y connais rien et on veut tenter de te duper. Mais, je reste déterminée et vigilante.

Quels conseils avez-vous pour les femmes entrepreneures, et pour celles qui veulent s’y lancer ?

Je conseille aux femmes de se lancer en affaires avec conviction. Il faut être organisé et déterminé. Il faut maîtriser son projet, cela sous-entend que vous devez être à mesure d’effectuer n’importe quelle tâche de l’activité. C’est à travers cela qu’on s’impose face à ses collaborateurs et qu’on leur donne l’envie de travailler. Il faut prendre en permanence des conseils auprès de personnes-ressources et surtout être honnête. Il faut savoir se relever des mauvaises expériences, car elles enseignent plus que les bonnes expériences, et être patient. Pour celles qui veulent se lancer, elles doivent chercher à se former dans le domaine choisi pour être mieux outillées. La formation est capitale en entrepreneuriat.

Aïcha TRAORE

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