Daisy Bofola, artiste chanteuse : « La femme artiste est plus vue pour ses atouts physiques »

Elle est belle, jeune et pleine de dynamisme. Daisy Bofola, puisque c’est d’elle qu’on parle, est une artiste chanteuse connue de la scène musicale burkinabè. Siambo Odette Françoise Bofola à l’état civil, en plus d’être chanteuse a plusieurs cordes à son arc. Comédienne, actrice de cinéma et humoriste, invitée de notre rubrique de la semaine, elle nous raconte le secret de sa réussite.

Comment êtes vous arrivée dans le milieu de la musique ?

En 2005, ma défunte petite sœur m’avait inscrite à un concours dénommé  »Devient une Star » où j’ai été lauréate. Ce qui m’a valu la production de mon premier album intitulé « Zambé » en 2006.

Quel est vôtre actualité musicale ?

Actuellement, je travaille sur le projet de tournage de clip d’un mix de la défunte diva Djata Ilebou où j’ai repris cinq (5) de ses chansons en une seule chanson, afin de lui rendre hommage. On est déjà en tournage pour la première partie du clip et bientôt la deuxième partie.  Ce travail sera  bientôt diffusé sur les chaînes de télévision.

Vous œuvrez dans quel tendance et d’où tirez-vous votre inspiration ?

Je fais de la variété, et quelques fois je fais du tradi-moderne. J’ai deux albums, deux maxi et plusieurs singles à mon actif. Pour ce qui est de mon inspiration, je la tire de la vie sociale, de la vie de tous les jours, de mes émotions, de mon vécu. Je réadapte en quelque sorte les mots de mes chansons à ce que nous vivons dans la réalité, dans nos sociétés.

Est ce que vous rencontrez des difficultés dans ce domaine en tant que femme ?

Je ne dirai pas mes difficultés en temps que femme, parce que cela reviendrait à dire que j’ai des difficultés particulières. Je ne suis pas vraiment victime de harcèlement comme certaines ou des propositions indécentes. Je n’ai vraiment pas eu cette malchance-là. La vraie difficulté est que dans ce domaine, on est auto-producteur de ses œuvres soi-même. Aussi, lorsqu’on n’effectue pas quelque chose d’assez consistant de côté, c’est un peu difficile du côté financier.

Des projets pour bientôt ?

Oui, on a toujours des projets en cours. Moi par exemple, j’aimerais relancer un autre concert comme celui que j’ai fait en juin 2019. Un concert life pour tester mes fans. En effet, je rêve d’un concert où je n’aurai pas besoin de courir après les gens  pour vendre mes tickets de concert ou demander à des mécènes de payer des tickets pour les redistribuer aux gens pour qu’ils viennent. Je voudrais que ce soit mes vrais fans qui le fassent de leur propre gré, pour leur artiste. Aussi, je viens de finir une formation dans le domaine de l’humour, car je veux m’y lancer. On est en pleine création d’une soirée humoristique qui sera pour bientôt. Ce sont pour le moment les projets en cours. Pour ceux à long terme, on verra avec le temps.

Que pensez-vous de la représentativité des femmes dans le milieu musicale ?

De plus en plus de femmes se lancent dans le domaine de la musique. Maintenant, se lancer c’est bien, mais est-ce cela qui va faire avancer le domaine? Parce que déjà une femme dans ce domaine, ce n’est pas facile. La plupart du temps, les femmes dans ce domaine sont plus vues pour leurs atouts physiques et rarement par leurs capacités à pouvoir faire quelque chose de bien avec leur voix, à passer un message. Aussi, se lancer dans ce domaine assez compliqué, c’est un défi. Bien vrai que le physique sert à capter, mais il faut que le message qu’on cherche à faire passer, passe aussi. Les nouvelles qui se sont lancées dans le domaine ont bien du talent, mais elles peuvent faire plus à mon avis.

Quel est vôtre coup de cœur de la musique burkinabè de nos jours ?

Etant donné que les générations changent, je n’ai pas vraiment de coup de cœur pour l’instant. Cette nouvelle génération fait une nouvelle musique que je ne dirai pas que je ne comprends pas, mais que j’ai du mal à écouter. On me dit que je suis vielle, on a eu à me le dire en son temps. Ça dépend de l’évolution de chaque génération. Cependant, je suis quand même fière de la nouvelle génération, surtout lorsque je vois certains artistes comme Hamzy qui, dès leur première note de chanson, mettent en euphorie tout un public. Cela me fait plaisir parce que c’est ce qu’on attend de nos fans. Ou un gars aussi comme Kaya Woto, je dirais peut être que lui, c’est mon coup de cœur. Parce qu’on sent de l’évolution dans le domaine et parce qu’ils veulent impacter mondialement avec leur musique. Mais pour mon style, je reste toujours dans le traditionnel. J’aime beaucoup les interprétations, je suis une artiste interprète. Je suis ouverte en matière de musique. J’écoute du tout jusqu’à ce que je ne puise pas être fane d’une musique.

Quel est vôtre actualité cinématographique ?

Actuellement, je n’en ai pas vraiment. J’espère que d’ici là un réalisateur me fera appel, puisque j’ignore souvent quand est-ce les auditions casting se passent. Du côté humoristique, on est en pleine création en collaboration avec Ellipse production qui organise cet événement. Ensuite, on aura des dates pour montrer le travail accompli au public.

Qui est vôtre idole dans le milieu musical burkinabè ?

Je dirai premièrement Djata Ilebou pour sa voix exceptionnelle, extraordinaire. Elle avait cette capacité d’improvisation, c’était une artiste complète. Ensuite, Maï Lingani  par sa présentation scénique qui chante et danse à la fois avec une énergie remarquable, tout en gérant son souffle. Et Awa Sissao qui a une voix extraordinaire. C’est une vraie diva. Toutes ces artistes m’inspirent dans ma musique. Mais on est au Burkina, c’est dommage.

Que pouvez-vous nous dire que nous ignorons sur vous ?

Ce que les gens pensent fréquemment de moi, que je suis une personne assez directe. Bien que cela soit vrai, on confond cette attitude parfois avec l’impolitesse ou je ne sais quoi. Mais, la réalité est que je suis une personne qui parle de façon franche. Je ne passe pas par quatre chemins lorsque j’ai quelque chose à dire. Mais tant que je ne me sens pas attaquée, je reste toujours dans mon coin, sans soucis. Ce que je dirai aux fans, c’est d’apprendre à avoir leur propre opinion, à connaître leurs artistes et d’éviter d’écouter les rumeurs.

Aïcha TRAORE