Déplacés internes au Burkina, plus dure leur situation

Le Burkina Faso compte le plus grand nombre des plus de deux millions de réfugiés internes dans le Sahel. Selon le Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation, ils étaient exactement 1 074 993 personnes à la date du 31 décembre à avoir quitté leurs localités en proie à l’insécurité, à la recherche de zones plus sûres. Ce qui place le Burkina Faso en tête des pays du Sahel qui enregistrent des déplacés internes. Un bien vilain rang que le pays des Hommes intègres n’aurait jamais voulu occuper. Mais, hélas ! Car le Burkina Faso est le pays qui a le plus connu des attaques terroristes au cours des deux dernières années (2019 et 2020) qui ont fait plus de 1 100 morts.

En effet, s’il y a une situation qui préoccupe au plus haut niveau les autorités, c’est bien cette question des déplacés internes et leur prise en charge. Ayant fui de force leurs localités, ils sont démunis de presque tout.  Aussi, en plus des abris qu’il faut leur trouver, il faut leur trouver à s’alimenter, à se soigner et à se vêtir. Puis, leur assurer progressivement une réinsertion sociale en attendant (jusqu’à quand) que passe le phénomène pour que ceux qui le désirent puissent retourner chez eux. Malheureusement, c’est ce qui manque le plus. Car, au Burkina Faso il n’y a pas assez à manger pour tout le monde. Le pays ayant connu une baisse de sa production agricole du fait justement de l’insécurité car dans les localités concernées, les producteurs n’ont pas pu cultiver. Dans certaines zones où on a pu, pour diverses raisons dont les conditions pluviométriques, on n’a pas réussi à faire de bonnes récoltes. Ce qui fait qu’actuellement, alors qu’on vient de procéder aux récoltes, les prix des céréales connaissent déjà des hausses. Du coup, le pays a besoin d’aide alimentaire pour les réfugiés, mais également pour l’ensemble de la population. C’est ainsi que les populations qui devaient accueillir les réfugiés ne sont pas en mesure de leur venir en aide. Cependant, il faut saluer le travail que font certaines en apportant les premiers besoins.

Malgré donc leur bonne volonté et leur solidarité légendaire, les Burkinabé ne pourront pas venir à eux seuls, en aide à leurs frères réfugiés malgré eux chez eux. Aussi, le soutien de la communauté internationale est plus que jamais nécessaire. Mais cette aide ne doit se limiter à l’aide humanitaire, elle doit aussi concerner la lutte contre le terrorisme. Car, si des Burkinabé sont aujourd’hui déplacés chez eux, c’est parce qu’ils ont été contraints par les terroristes. S’ils n’ont pas pu produire à manger, c’est parce qu’ils en ont été empêchés par les terroristes.

Cependant, les Burkinabé ne doivent pas tout attendre de la communauté internationale. Ils sont et seront toujours les premiers en première ligne pour défendre leur pays et assurer eux-mêmes leur propre sécurité. Aucun pays au monde, aussi fort soit-il ne viendra se substituer pour ramener la paix et la sécurité.

Dabaoué Audrianne KANI