La Direction régionale de l’Office national de l’Eau et de l’Assainissement (ONEA) de Bobo-Dioulasso a organisé ce mardi 15 novembre 2022 une rencontre d’échanges avec les activistes suivie d’une visite guidée de ses installations. Et ce, en réponse à la désinformation sur la desserte en eau potable distillée sur les réseaux sociaux.
Porter à la connaissance des populations les informations justes sur la desserte en eau potable, les difficultés rencontrées et les mesures pour y remédier. C’est le sens de cette rencontre organisée par la Direction régionale de l’ONEA/Bobo. Particulièrement, il était question d’éclairer les populations face aux fausses informations qui sont très souvent distillées sur les réseaux sociaux. La nationale de l’or bleu a donc voulu soigner le mal par la racine en convient des activistes, très souvent à la base de ces publications.
Les invités du jour ont successivement visité la station de traitement d’eau de Nasso, et les nouveaux forages réalisés à Bolomakoté et à Pala. La station de traitement d’eau de Nasso est celle qui alimente la ville de Bobo. La première phase du projet a été réalisée en 2000 et la seconde en 2012. Sa capacité de production moyenne est de 52 000 m3 par jour. La désinfection est réalisée par l’injection de l’hypochlorite de sodium. Deux électrolyseurs en produisent sur place. L’eau produite est pompée vers les réservoirs et châteaux d’eau avant d’être distribuée dans la ville de Bobo et vers d’autres localités du pays comme Dano, Diébougou, Houndé, Solenzo,…
Du centre de captage d’eau en passant par le centre de traitement, le centre de la coloration, la salle de pompage, la salle de commande et des machines, les activistes ont été émus par la qualité des installations. Dans tous les compartiments visités, ils ont trouvé le personnel de l’ONEA à la tâche, comme d’habitude, s’évertuant à offrir de l’eau de qualité et en abondance aux populations. La plus grosse difficulté relevée à trait à l’insuffisance de la production par rapport à la demande en eau qui croit d’année en année.
Un déficit journalier d’environ 12 000 m3
La ville de Bobo totalise à ce jour 86 625 abonnés et le déficit journalier en eau est d’environ 12 000 m3, soit 23% de la production actuelle. Toutefois, Jean Ouédraogo, Directeur régional de l’ONEA/Bobo, rassure que les travaux en cours dans le cadre du Programme d’action prioritaire eau potable (PAPEP) dont le lancement a eu lieu en décembre 2017 va contribuer à renforcer la capacité de production et améliorer la desserte en eau de la ville.
Ces travaux consistent à la réalisation de cinq forages à gros débits à Nasso dont les travaux sont achevés, la réalisation de quatre autres forages dont deux de 80 m3/h à Pala, un de 53 m3 à la station de Bolomakoté et deux autres avec débits cumulés de 60 m3/h au centre émetteur de Sarfalao. «Les forages de Bolomakoté et de Safalao permettront un apport supplémentaire de 2 720 m3 d’eau/jour dans la ville de Sya et représentent 5% de la production journalière », si l’on en croit le Directeur régional de l’ONEA.
« On peut déjà rassurer les populations que d’ici peu les coupures d’eau vont beaucoup diminuer avec la connexion des forages prévus d’ici à fin février 2023. On comprend leur douleur, mais nous les invitons à patienter parce que bientôt nous allons fêter avec eux l’arrivée de l’eau à Bobo », promet-il.
« Le relevé bimensuel a pourtant ses avantages !»
Cette initiative de l’ONEA s’inscrit dans sa démarche de responsabilité sociétale d’entreprise. Les échanges sui ont précédé la visite guidée ont permis à la société de s’expliquer sur les préoccupations des clients. Occasion pour la société de se prononcer sur le relevé bimensuel dans le système de facturation. Le Directeur de la clientèle de l’ONEA/Bobo, Boureima Dembélé reconnaît que le système a causé d’énormes difficultés au départ avant d’être maitrisé.
« Ce n’est pas une double facturation », a-t-il insisté avant de rappeler qu’il « consiste à relever les index une fois tous les deux mois et à diviser la consommation en deux pour facturer les mois concernés. Les tranches et leurs tarifs sont conservés et deux factures sont remises au client pour les régler en deux mois ».
Pour Monsieur Dembélé, contrairement à ce qui est véhiculé, le système offre d’énormes avantages aux clients à travers la connaissance du montant à payer, une meilleure prise en charge dans les agences et le gain en temps. « L’ONEA travaille donc à trouver la meilleure approche afin d’éviter au maximum les désagréments », a-t-il affirmé.
Encadré
« On peut espérer que bientôt les populations seront soulagées»
Ce cadre de communication sur la problématique de l’eau à Bobo a été salué par les participants à l’image de Gabriel Sanou, président du Conseil régional des organisations de la société civile des Hauts-Bassins. « Ce cadre a participé à faire connaître les projets de l’ONEA ainsi que ses difficultés sur la desserte d’eau à Bobo. On note qu’il y a de la volonté au niveau de la société pour faire face au manque d’eau, mais parfois les moyens font défaut. Mais avec le gros boulot qui est en train d’être fait, on peut espérer que bientôt les populations seront soulagées. Nous prenons l’engagement de rendre compte à la base de sorte à anticiper les éventuels conflits. Même si ce que nous avons vu rassure, nous restons néanmoins vigilants », fait-il s’avoir.
Ousmane TRAORE