La commune de Béréba, dans la province du Tuy compte vingt-neuf villages. Reçus en entretien le 30 janvier 2021 par le maire Doyé Zoubiessé de cette commune, nous avons parlé du bilan de sa gestion ainsi que des problèmes rencontrés par son conseil municipal durant ce mandat. Lisez !
Monsieur le maire, vous êtes en fin de mandat vous et votre conseil municipal. Quelles ont été les grandes actions de développement que vous avez réalisées au cours de votre passage à la tête de la commune ?
En termes de réalisations, le premier chantier sur lequel nous avons travaillé a été celui de la cohésion sociale et du vivre-ensemble, car sans cela tout projet de développement est compromis. Et à ce niveau nous avons réussi et je félicite tous les acteurs locaux qui nous ont soutenus dans ce sens. Outre cela, plusieurs autres domaines de développement ont été marqués par nos empreintes. Dans le domaine de l’éducation, dix-neuf salles de classe et deux collèges d’enseignement général ont été construits pour renforcer la capacité d’accueil des différentes écoles de notre commune.
Sur le plan sanitaire, nous avons fait construire deux Centres de santé et de promotion sociale (CSPS),un centre d’hospitalisation et apporté des équipements aux différents CSPS de la commune. Au niveau eau et assainissement, nous avons construit plus de mille latrines réparties dans les différents villages. Vingt-cinq forages ont été réalisés en plus des douze autres que nous avons réhabilités. L’aménagement de trois bas-fonds ainsi que le recouvrement de mille hectares de terre dégradée en passant par la conservation de plus de quatre-vingt hectares de forêt, trois parcs de vaccination ont aussi été réalisés. Toutes ces actions ont été menées pour le bonheur des populations. Et je vous assure que nous n’avons fait de complaisance à aucun prestataire. Comme exemple, nous avons restitué entièrement après réception des boites de craie de mauvaise qualité. Nous avons aussi été troisième au concours « meilleur cantine scolaire ». Chaque année, il est coutume pour nous d’organiser des journées de redevabilité pour rendre compte de nos actions de développement à la population.
Quelle sont vos perceptives pour la nouvelle année 2021, vu que vous êtes pratiquement en fin de mandat ?
Pour cette nouvelle année 2021, je voudrais souhaiter mes vœux de santé et de prospérité à l’ensemble des Burkinabè et particulièrement à ceux de la commune de Béréba. En cette année nouvelle, je souhaite que nous venions à bout des questions sécuritaires et sanitaires. Pour ce qui concerne les perspectives au niveau communal, nous voudrions continuer dans notre lancée de bon vivre-ensemble et de cohésion sociale, socles de tout processus de développement. Ensuite suivront la réhabilitation de la préfecture qui est aujourd’hui dans un état dégradé, la dotation de toutes nos écoles déficitaires en tables-bancs. Nous avons déjà prévu 200 tables-bancs à cet effet. En plus de cela, nous avons comme projet la construction d’un marché à bétail moderne en fonction de nos moyens. Ce marché, en plus des 45 boutiques de rue que nous prévoyons de construire, permettra de donner un nouveau souffle économique à notre commune. Nous envisageons aussi de réhabiliter une dizaine de forages et de construire un pont dans le village de Lokoua. Pour finir, nous allons travailler à redynamiser l’état-civil de notre commune. Cela nous tient vraiment à cœur. Très prochainement, les populations pourront constater de véritables avancées à ce niveau.
Vous avez pu faire un lotissement de manière vraiment pacifique au moment où le problème foncier fait débat et constitue ailleurs une pomme de discorde entre les élus locaux et les populations. Voulez-vous bien partager votre secret avec les autres maires ?
Comme je le dis toujours, le problème foncier est un problème qui se gère au niveau local avec l’implication de tous les acteurs de la société, en premier les propriétaires terriens. Pour commencer tout processus, nous sommes allés à la rencontre de ces acteurs qui étaient disposés à nous accompagner. C’est ainsi que nous avons obtenu des résultats satisfaisants. Nous avons été clairs avec les propriétaires terriens. Car, une fois qu’ils ont accepté que quelqu’un s’installe à leurs côtés, s’il y’a lotissement il doit incontestablement avoir un logement. La transparence et la clarté ont joué un rôle important dans notre processus, car en aucun moment une personne n’a voulu tirer profit de la situation qui se posait à nous. C’est entre autres, les raisons qui nous ont permis d’avoir des lotissements sans brouille et pour le bonheur de tous.
Cependant, quels ont été les grands défis qui ont, à un moment où un autre, freiné vos actions au quotidien ?
Depuis notre arrivée à la commune, nous avons toujours été une équipe solidaire et soudée. Cela nous a facilité beaucoup de choses, car pour satisfaire les au besoin des populations cela était indispensable. Cependant, nous avons rencontré souvent de petits problèmes qui heureusement se sont vite résolus ; à part le problème d’accès de certains villages en saison hivernale. Pendant la saison hivernale, il est presqu’impossible de relier certains villages par manque d’infrastructures de franchissement. Cela a souvent fragilisé le temps d’action de nos plans de développement. Hormis cela, notre passage à la commune de Béréba n’a souffert d’aucun préjudice.
Votre commune vient de bénéficier d’un nouveau commissariat de police construit par le Conseil régional des Hauts-Bassins. Quel sentiment ce geste du Conseil régional vous aspire ?
Un sentiment de joie inestimable !!! Les mots me manquent pour qualifier le geste aussi salutaire que noble du Conseil régional. Mes remerciements vont à l’endroit du président du Conseil régional, Célestin Koussoubé ainsi qu’à toutes les bonnes volontés qui n’ont ménagé aucun effort pour donner aujourd’hui un cadre de travail digne de ce nom au service de police du district de Béréba. Ce nouveau commissariat permettra à la police de Béréba d’être en sécurité pour mieux sécuriser les personnes et leurs biens. Vous savez bien qu’aujourd’hui, avec la menace terroriste, toutes les communes sont de potentielles proies même si les risques varient d’une commune à une autre. Avec ce cadre de travail moderne, la police de Béréba pourra bien accomplir sa mission quotidienne.
Un dernier mot ?
Je ne pourrais conclure en remerciant votre journal pour sa mission sociale qui est d’informer les populations au quotidien surtout les critiques des actions de l’autorité. J’exhorte tous les acteurs de notre commune à s’imprégner des principes du travail, surtout le travail bien fait. Il n’y a que par le travail que nous pourrons satisfaire nos populations qui ne vont pas dans les ateliers, qui ne connaissent pas de prise en charge ni de pause-café.
Entretien réalisé par
Aymeric KANI