Droits en santé sexuelle et reproductive : Pathfinder forme les journalistes à Bobo

La direction régionale de la santé et de l’hygiène publique des Hauts-Bassins, en collaboration avec Pathfinder International, a organisé un atelier de formation sur les droits en santé sexuelle et reproductive au profit des animateurs des médias et des blogueurs des régions des Hauts-Bassins et des Cascades. Les travaux se sont déroulés du 22 au 24 février 2023 à Bobo-Dioulasso.

L’ONG Pathfinder International veut créer et élargir l’accès aux services de planification familiale et d’interruption sécurisée de la grossesse selon la Loi, grâce à des changements innovants. C’est dans ce but que ce séminaire de formation sur la clarification des valeurs sur la santé sexuelle et reproductive, sur le genre et les violences basées sur le genre, a été organisé au profit des journalistes, des animateurs radios des régions des Hauts-Bassins et des Cascades.

L’objectif est de renforcer les connaissances des acteurs des médias. De l’avis de Saidou Dipama, membre du staff de formation de Pathfinder, par ailleurs spécialiste plaidoyer : ‘’La contribution des hommes de médias et des blogueurs est indispensable dans la sensibilisation pour lever les barrières socio-culturelles et favoriser l’accès des femmes et des jeunes filles aux services en santé sexuelle et reproductive. C’est pour cette raison que cette rencontre a été organisée afin de les outiller davantage sur le concept de la clarification des valeurs pour leur permettre de jouer véritablement leur rôle’’.

Trois jours d’exposés, suivis de travaux en groupe et de restitution en plénière, ont permis aux participants d’avoir une idée sur la situation de la santé sexuelle et des avortements à risque au Burkina Faso et d’être mieux éclairés sur les dispositions juridiques en rapport avec les droits en santé sexuelle et reproductive. Selon Professeur Souleymane Ouattara, chef de service pédiatrie néo-natale à l’hôpital Souro Sanou de Bobo-Dioulasso : ‘’L’avortement à risque constitue de nos jours un problème de santé publique, principalement en Afrique. Au Burkina Faso, 11% des décès maternels dans les formations sanitaires sont causés par l’avortement compliqué. En 2022 par exemple, 194 cas d’avortements ont été recensés au Centre hospitaliers Souro Sanou’’. Les raisons du recours à l’avortement sont dues entre autres, à la contrainte sexuelle, au viol, à l’abandon ou aux relations instables, à l’échec à la contraception, aux questions financières ou au jeune âge.

Pour réduire l’ampleur du phénomène, celui-ci propose une réduction des grossesses non planifiées, l’amélioration de la qualité et de l’accès aux soins après l’avortement et de faciliter l’accès à l’avortement sûr selon les cas. Mais une question demeure cependant, faut-il oui ou non un assouplissement des lois relatives à l’avortement ? Pour Professeur Ouattara, la question invite tous les acteurs à la réflexion quant à l’accès à l’avortement sécurisé. ‘’L’environnement instable combiné aux modes de comportement ont accru les risques pour la santé des jeunes, surtout en matière de santé sexuelle et reproductive’’, a déclaré Bakary Toé, représentant du directeur régional en charge de la santé des Hauts- Bassins. Et selon lui, « cette formation à l’endroit des acteurs de medias va nécessairement contribuer à la transformation des attitudes dans ce sens ». 

Ousmane TRAORE