Dunia : Mali, voici les «solutions fortes» de la CEDEAO

La situation au Mali est devenue si préoccupante que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest a dû se réunir en urgence hier, lundi 27 juillet et a pris des « décisions fortes ». Car, du sort du Mali, dépend de celui de la sous-région.

Il était inadmissible d’envisager la démission d’Ibrahim Boubacar Kéïta ; quelle que soit la situation. Car, l’effet domino pourrait se répandre dans le reste de la sous-région. Avec toutes conséquences politiques, sociales, sécuritaires et économiques que cela pourrait engendrer. Les chefs d’Etat sont restés sur leur position : Ibrahim Boubacar Kéïta reste à son poste. Reste à savoir ce que les Maliens, contestataires vont réserver à cette décision.

La deuxième grande décision, est que les chefs d’Etat ont décidé, pour une sortie de crise rapide au Mali, que les 31 députés dont les postes sont querellés parce que contestés, démissionnent de l’Assemblée nationale. Ce qui sous-entend l’organisation d’élections législatives partielles. Les chefs d’Etat ont également recommandé la recomposition de la Cour constitutionnelle ainsi que la mise en place d’un gouvernement d’union nationale et d’une commission d’enquête pour situer les responsabilités dans les violences qui ont secoué le pays au cours du mois de juillet et qui ont fait, officiellement, 11 morts, une centaine de blessés et des dégâts matériels importants sur des édifices publics et des biens privés.

Au moment où nous tracions ces lignes, l’opposition politique malienne et les leaders du Mouvement M-5/Rassemblement des forces patriotiques n’avaient pas encore réagi à ces recommandations de l’organisation ouest-africaine. Toujours est-il que ces « décisions fortes » (pour reprendre les mots du président nigérien, président en exercice de la CEDEAO à l’ouverture des travaux), ne diffèrent pas fondamentalement de celles qui avaient été faites par la mission des cinq chefs d’Etat du 23 juillet et qui avaient été rejetées par la coalition des partis politiques, de leaders d’opinion et d’organisations de la société civile hostiles à Ibrahim Boubacar Kéïta. C’est dire que la situation demeure incertaine à Bamako où des jeunes appelaient à la reprise des manifestations.