Tenkodogo, Kaya, Bobo, Ouaga. Les journalistes et animateurs d’émissions d’expression directe bénéficieront de sessions de formation spéciale dans ces villes pour renforcer leurs capacités professionnelles en période électorale. L’étape bobolaise de ces panels organisés par le CSC avec l’appui du PNUD, a débuté hier, lundi 10 août à l’hôtel Sissima.
Le thème est clair, précis, explicatif, exhaustif: « renforcement des capacités des radios locales dans la gestion des émissions d’expressions directe dans un contexte de tension intercommunautaire ». Pour le président du CSC, Mathias Tankoano, la préoccupation est d’abord démocratique via les plateformes d’expression directe. Ces émissions donnent la parole à tous, permettant à chaque citoyen de jouir de sa liberté d’expression. Hélas, dans le contexte actuel du Burkina Faso, les organes audiovisuels ne disposent pas encore de toutes les facilités techniques pour contrôler efficacement les interventions diverses d’antenne directe ou s’assurer de l’identité réelle de tous les intervenants. D’où la nécessité de trouver d’autres mécanismes «pour éviter que ces plateformes se transforment en des émissions de propagation de sentiments de haine et de division de nos communautés». Ces sessions de formation sont conçues pour prévenir ces dérives et y remédier, en vue de la période électorale. Cette période étant une source potentielle d’exacerbation de tensions entre communautés et entre acteurs politiques. Le rôle de la presse est essentiel dans ce processus. Conscients de la menace que cela pourrait représenter pour la paix sociale et la cohésion sociale, la commission des droits de l’homme se joint au CSC et avec l’appui financier du PNUD pour outiller préalablement les journalistes et animateurs de ces plateformes d’expression directe. La réelle liberté d’expression est à ce prix, clame le premier responsable de l’instance de régulation des médias. Il l’a signifié dans son discours d’ouverture et face aux micros des journalistes. « L’objectif principal est le renforcement des capacités des journalistes et animateurs, sur les enjeux et risques liés à l’organisation et la conduite des émissions interactives et sur les techniques d’animation de ces émissions en lien avec la prévention et la gestion des conflits communautaires», dit-il. Faisant siennes ces préoccupations pour un meilleur encrage de la démocratie au Burkina Faso, le Gouverneur Antoine Atiou a mis un accent particulier sur cette paix et cette cohésion sociale tant recherchées et à la consolidation desquelles les médias responsables doivent contribuer. Cela, par une maitrise des techniques professionnelles et des données étiques et professionnelles de leur métier.
Sibiri SANOU