Kara Karamel de son vrai nom Samira Ilboudo, est une jeune humoriste à suivre de près. Connue sur les réseaux sociaux à travers ses vidéos, elle a aussi partagé des scènes avec des artistes humoristes de renoms tels que Boukary, Gbazé Thérèse de la Côte d’Ivoire. Nous avons dans notre rubrique de la semaine cherché à mieux connaitre cette étoile montante de l’humour burkinabè. Rencontre !
Vous êtes humoriste, comment êtes-vous arrivée dans ce milieu ?
Vous risquez de ne pas me croire. Déjà, j’ai commencé avec mes vidéos parce que j’ai toujours su arracher le sourire facilement à mes proches. Donc, j’ai commencé à faire mes vidéos un peu un peu sur les réseaux sociaux, qui ont été aimées par les gens qui les partageaient d’ailleurs. Un jour, un ami m’a demandé de venir être hôtesse lors d’une cérémonie. Je n’ai pas voulu, je lui ai au contraire proposé de prester. La personne m’a demandé si je l’ai déjà fait ? J’ai juré que oui, pourtant je ne l’avais jamais fait. On m’a donc programmée. On m’a dit de faire mon texte. Ce n’était pas facile, je ne dormais pas, j’ai eu une dépression, mais c’était à chaque fois à la maison. Si j’arrive devant la personne qui m’a engagée, je fais comme s’il n’y a rien et pourtant, dans mon cœur je pleure seulement. Donc c’était comme ça ma première scène et c’était cette année 2021. Il y’a eu des choses l’an passé, mais je trouve que c’était minime.
Maintenant, comment se font vos créations ?
Le plus naturel possible. Je parle plus de nos réalités, je ne cherche pas loin. Quand je sors et que je vois une situation, hop. Par exemple, la dernière fois, je marchais et j’ai vu un taxi moto qui a cogné une fille de teint clair. Je me suis arrêtée et j’ai dit : « ma chérie toi aussi, il faut te faire cogner par une Range Rover, une V8 au lieu d’un Taxi moto … » Donc vous voyez, ce sont des trucs simples, naturels, dès que ça vient, je fais. J’ai compris aussi que les gens n’aiment pas quand tu exagères. Les gens aiment se sentir dans ce que tu dis.
D’où tenez-vous vôtre force et votre énergie sur scène ?
Je sais que c’est moi seule qui peux me battre pour réussir dans ce que je fais. Je me dis que quand je dois me présenter à un public, je dois donner le meilleur de moi, parce que je ne vise pas toujours l’instant présent, je regarde demain. Quand on travaille bien aujourd’hui, demain on peut vous rappeler sinon on risque de gâcher toute sa carrière pour rien.
Parlez-nous de vos spectacles
Au début, ça faisait pitié. C’était le stress à gogo parce que figurez-vous que j’ai joué sur scène avec Decothey. Deuxièmement, c’était avec Amélie et Willy Dumbo. Et dans ce cercle, j’étais la novice. Donc, il fallait que je me donne à fond parce que les autres, ça va. Eux, leur tête est déjà en haut. Mais moi qui vient d’arriver, si je fais une petite erreur on va me classer. C’est dans cette optique là que j’étais. Encore même scénario dans le groupe où il y’avait Boukary, Gbazé Thérèse et Decothey sur scène. C’était au festival « Gogo rire » et c’était trop stressant. Le comble, je ne devais pas faire ressentir mon stress. Par la grâce de Dieu ça s’est bien passé et j’espère faire mieux prochainement.
Quel est votre rapport avec les autres humoristes du Burkina ?
Comme je suis novice, je n’ai pas pu côtoyer beaucoup. Mais ceux avec qui je suis en contact, tout se passe bien. J’essaye d’apprendre au mieux avec eux qui sont les doyens.
Quels conseils pouvez-vous prodiguer aux femmes qui veulent s’y lancer ?
Mon conseil est qu’elles fassent très attention, car souvent les femmes font l’objet de propositions indécentes. Il faut être intelligente pour ne pas se laisser avoir, au risque de ne pouvoir atteindre ses objectifs. Il faut travailler et donner le meilleur de soi. J’encourage aussi les hommes. J’aime souvent dire qu’aujourd’hui on parle beaucoup des filles, on les encourage, mais on a tendance aussi à oublier les hommes, pourtant ils en ont besoin aussi. Donc j’encourage les filles autant que les hommes à aller de l’avant, à créer leur propre activité et prospérer, surtout ne pas baisser les bras.
Quelle est l’avenir de la femme dans ce métier au Burkina Faso selon vous ?
L’avenir promet si la femme prend ça au sérieux et qu’elle sait se tenir et donner le meilleur d’elle. Elle peut aussi bien réussir.
Rencontrez-vous d’autres difficultés et des spectacles en vue ?
Oui on a des spectacles en vue en fin d’année, mais ce n’est pas encore conclu. Donc je ne peux pas parler de ça pour le moment. Quant aux difficultés, c’est ce que je disais. Quand tu es une femme, on va toujours chercher à t’aborder et aussi les réactions des gens. On va toujours vouloir ternir ton image. Mais contre ça, on n’a pas les médicaments. Cela n’a pas commencé avec nous et ne va pas surement finir avec nous.
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Aïcha TRAORE