Entretien : «Le bonheur est un chemin de vie», Léïla Ouédraogo, Juriste senior à Paris

Pour notre rubrique de la semaine, allons à la rencontre de Leïla Ouédraogo. Juriste senior dans une entreprise de la région parisienne, cette jeune dame est cofondatrice d’une association qui propose des services à la personne en difficultés et esseulée. Également membre de nombreuses autres associations, Leïla Ouédraogo soutient aussi les activités de cultures sous serres au Mali. Suivez son parcours !!!

 « J’aime à dire que certaines consciences sont encore enchaînées. Enchaînées à la peur de l’échec, enchaînées aux pensées « on a toujours fait comme ça « … Le défi premier vient de là. Ensuite, il faut se mettre au travail…sans demi-mesure et de façon acharnée. Rien de valorisant ne s’obtient dans la facilité. Enfin avancer, un projet appelant l’autre, en consommant les biens et services proposés par d’autres Burkinabè et d’autres Africains ». Tel est le slogan de Leïla Ouédraogo.

En effet, cette jeune dame titulaire d’un Master II en droit des affaires et fiscalité obtenu en 2008 à l’université Paris VIII Vincennes, occupe aujourd’hui un poste de juriste senior au sein d’une entreprise de la région parisienne. Leila Ouédraogo, motivée dans l’engagement collectif, s’est très tôt engagée dans la vie associative.

Car selon elle, la vie associative représente un enjeu certain pour la jeunesse, car elle montre une photo des manquements de la société et des pistes pour évoluer intelligemment. Elle est membre de plusieurs associations telles que le Club des jeunes femmes leaders, Clap Congo, l’Afrique des idées, Naitre en rose, une association qui milite pour la santé de la mère et de l’enfant et apporte une aide pour la création de centres d’accouchement en Tunisie, au Cameron et bientôt au Bénin et au Burkina Faso.

En plus de cela, Leila Ouédraogo est cofondatrice d’une association dénommée « KMomes et Services ».  Cette association créée par trois femmes originaires du Benin, du Burkina et du Mali, apporte assistance aux personnes en difficultés et esseulées par des sorties d’écoles pour les enfants, aide avec les documents administratifs. L’autre ambition de Leïla Ouédraogo est de mettre en place de cultures sous serres automatisées, appelée serriculture au Burkina.

Cette culture consiste à cultiver des fruits et légumes à l’intérieur d’une serre dans des conditions de température, d’arrosage et de luminosité adaptées et contrôlées. Cela demande un investissement conséquent, mais amortissable entre 3 et 5 ans.  « Dans nos contrées, il y a un adage qui dit que la terre ne ment pas… elle te rend en mieux ce que tu lui donnes. Cultiver la terre et de façon moderne, procure des résultats inimaginables avec moins de gaspillage en eau et sans pesticide », dira la jeune dame.

Par ailleurs, Leïla Ouédraogo encourage ses sœurs à se battre et à garder en tête que « le bonheur n’est pas une destination, mais une façon de voyager…un chemin de vie. Si ce que vous faites actuellement comme travail, activités, business ne vous plaît pas…changez de voie et soyez heureux ».

Pour elle, sous l’effet de la mondialisation, on pense à tord que le concept entreprenariat féminin est nouveau et pourtant il n’est pas nouveau en Afrique. « La femme burkinabè est parmi les pionnières en la matière. Dans le milieu rural, de son lopin de terre, elle gardait une partie de sa récolte pour la consommation de la famille et l’autre partie pour la vente sur la place du marché. Sans parler des tisserandes…

Ce n’est vraiment pas nouveau. Nous l’avons déjà dans notre ADN. La difficulté qui reste contemporaine à notre époque, c’est de concilier sa vie de famille et sa vie d’entrepreneur. La société n’est pas toujours compréhensive…cela va du noyau familial, en passant par les grandes familles et la concurrence majoritairement masculine », fait savoir la jeune dame.

Aicha TRAORE