Entretien : « Notre objectif est l’initiation et la réalisation de projets d’intérêt général pour Bobo », Safiatou Kassamba, employée chez UGECAM de Nantes

Elle est issue de la grande famille Kassamba Diaby à Bobo-Dioulasso, précisément au secteur 4 (Kôkô) et de la famille Sanou de Sangwélé-Louma/Dioulassoba. Elle fut élève à l’école centre “D”, puis au Lycée Municipal Vinama Thiemounou Djibrill de Bobo et à l’école Nouvelle. Mme Kassamba a suivi une formation en informatique bureautique. Après son DUT, elle a travaillé comme Secrétaire de Direction dans différentes institutions de l’Université Nazi Boni de Bobo-Dioulasso telles que l’Institut Universitaire de Technologie (IUT), la Bibliothèque Universitaire Centrale (BUC), l’Institut du Développement Rural (IDR), l’Institut des Sciences de la Nature et la Vie (ISNV) et la Vice-présidence.

Elle parle de l’association de la “Diaspora de Sya” et de ses futurs projets pour le Faso et pour Bobo-Dioulasso.

Quand on vous parle de Bobo, qu’est-ce qui vous vient tout de suite en tête ?

Bobo, c’est l’incontournable Mosquée de Dioulassoba, mon adorable quartier Kôkô, c’est la « Lolita », le gorille de l’ancien zoo, près du commissariat central de Bobo, le terrain de foot « maracana » et le Dafra, l’âme de Bobo.

Bobo, ce sont les moments passés en famille, entre frères et sœurs du quartier ou encore entre ami(e)s qui m’ont toujours marquée. Cependant, tous les quartiers de Bobo ont cette chose en commun : on se sent chez soi !

On sent le vivre ensemble dans vos propos, est-ce l’empreinte que laisse Bobo sur ses ressortissant(e)s et ses hôtes ?

Oui, Bobo, c’est „”Loubâ” la grande famille, c’est “Badenya” la fraternité, la solidarité, l’entraide, l’amitié, la joie de vivre. Bobo, c’est toujours la soif d’un retour à la source !

Où habitez-vous et que faites-vous ?

Je réside en France depuis 2011 ; j’ai fait une formation de Secrétaire Assistante PME-PMI au CNAM (Conservatoire National des Arts et Métiers) de Nantes ; à la suite de laquelle j’ai travaillé en tant qu’Assistante Administrative à la LICRA (Ligue Internationale Contre le Racisme et l’Antisémitisme) de Nantes. A présent j’occupe un poste de Secrétaire Assistante Médico-Sociale chez UGECAM (Union pour la Gestion des Établissements de Caisses d’Assurance Maladie) de Nantes.

Bobo vous manque-t-elle ?

Actuellement, j’habite à Nantes, je rentre à Bobo au moins une fois dans l’année chaque fois que cela est possible. Bobo m’inspire dans mon travail, je dirais aussi dans ma vie de tous les jours. Puisque notre éducation est basée sur “la parole vaut plus que de l’or”. Et bien, en tant que “Homme intègre” du Burkina Faso et fille bobolaise de surcroit, je respecte fidèlement tout engagement, quelles que soient les circonstances.

Je suis aussi la présidente de “La Diaspora de Sya”, qui est une association internationale, issue des pensées créatives et géniales de quelques membres actifs. Elle regroupe tous les Bobolais et Bobolaises résidant dans les quatre coins du monde entier. C’est la naissance d’une grande union de force afin d’acquérir un excellent apport collectif à notre ville. Nous comptons à court terme regrouper les autres associations de Bobo pour nous ériger en Fédération des associations de Bobo-Dioulasso.

Quel est le but de votre association ?

Le but de l’association est de réunir virtuellement et/ou physiquement les ressortissants de Bobo-Dioulasso. Notre objectif est l’initiation et la réalisation de projets d’intérêt général pour la ville de Bobo dans les domaines économique, sociale, culturel, éducatif, écologique et santé. Le siège de la Diaspora de Sya est à Nantes, en France.

Comment faites-vous pour échanger entre vous, membres de la diaspora bobolaise et la communauté burkinabè de Nantes ?

Depuis la création de la “Diaspora de Sya”, nous sommes en étroite collaboration une fois par mois en visio-conférence. Nous avons des échanges multiples pour coordonner les idées et souder les liens de fraternité entre nous. Les différents moyens de communication le permettent. Aussi, j’œuvre comme volontaire dans l’association des “Burkinabé de Nantes”, qui est en collaboration avec l’association “Humanitaire MECENAT Chirurgie Cardiaque”. Cette association a fait venir des enfants burkinabé à Nantes pour les soigner de malformations cardiaques.

Elle a contacté l’association des Burkinabé de Nantes en 2020 pour une présence patriotique auprès des six enfants qui étaient venus à Nantes pour recevoir des soins. Le rôle de l’association des Burkinabè de Nantes était de faciliter l’intégration de ces enfants dans les différentes familles d’accueil. En fait, la plupart de ces enfants ne parlaient que le mooré.

Notre intervention consistait à responsabiliser une personne à l’arrivée de chaque enfant. Cette personne se rendait à l’aéroport de Nantes avec la famille sensée accueillir l’enfant.  Depuis l’arrivée et pendant tout le séjour de l’enfant, la personne restait en contact permanent avec lui et sa famille d’accueil. Aussi, nous rendions visite aux enfants quand ils étaient hospitalisés afin de faciliter la communication entre eux, leurs familles d’accueil et le corps médical.

Que compte faire concrètement votre association pour la ville de Bobo ?

La “Diaspora de Sya”, juste naissante, en effet, nous réfléchissons sur les projets concrets à apporter dans les différents domaines ci-dessus cités dans nos objectifs.

Bobo a deux atouts qu’elle ne doit pas perdre. Elle est à la fois la capitale économique avec (les usines et la situation géographique) et la capitale culturelle du Burkina Faso avec (la Semaine Nationale de la Culture “SNC” et la diversité culturelle et ses troupes de danse, de théâtre et de musique).

C’est pour cette raison que, la “Diaspora de Sya” envisage apporter sa pierre à l’édifice, pour son attractivité en élaborant des dispositifs dynamiques de formation sur le plan éducatif et culturel. Aussi, nous comptons commencer par des actions concrètes pour le Centre Hospitalier Universitaire Souro Sanou et la Maternité Guimbi Ouattara qui a vu naître des milliers d’enfants de la ville et des grands dirigeant(e)s de ce pays. Ces deux centres sanitaires sont délaissés et Bobo a besoin de centres de soins dignes de ce nom et une maternité où les femmes vont accoucher en toute sécurité et dans un confort.

Que peut faire la diaspora bobolaise pour soutenir vos actions ?

Au nom de tous les membres actuels et de ceux à venir, j’invite les frères et sœurs bobolais(es) à sonner l’alarme du grand temps. Ensemble, revisitons et ajoutons une magnifique touche de modernité à notre noble esprit “Badenya”. Cet esprit inné à tous ; pour la valorisation et la fierté de Bobo-Dioulasso, notre très chère ville natale.

D’ailleurs, la devise de la “Diaspora de Sya” est “BOBO KANOU” (amour pour Bobo). Alors, tout natif ou ami(es) de Bobo est la bienvenue via le compte Facebook : Diaspora De Sya ou à l’adresse E-mail : diasporadesya@gmail.com ou encore en contactant directement les membres du bureau au (0033) 7 81 09 98 58 (n° wattsapp).

Comment adhérer officiellement à l’association de la diaspora de Bobo ?

L’adhésion à la “Diaspora de Sya” se fait par le paiement de frais d’adhésion et de cotisation annuelle. Nous avons trouvé judicieux que le montant des frais soit fixé selon le coût de la vie des pays, voire de chaque continent où réside la diaspora bobolaise. Cela s’explique par le fait qu’il y a des membres très actifs : en Arabie Saoudite, en France (Paris, Toulouse, Bordeaux, Lyon, Nice, Nantes, Rouen, Roche-sur-Yon,…) en Belgique, en Allemagne, en Espagne, en Italie, au Canada (Montréal, Ottawa, Québec …), aux États-Unis (New York, New Jersey, …).

Continuellement, nous recevons des demandes d’adhésion de nos frères et sœurs du Niger, du Ghana, de la Côte d’Ivoire, du Gabon et du Mali. Nous en sommes fiers et notre association suscite un engouement incroyable dont nous nous réjouissons aussi.

Toutefois, les cotisations peuvent être mensuelles, trimestrielles, semestrielles ou encore annelles. Une carte de membre est délivrée après l’acquittement des frais d’adhésion.

Entretien réalisé par Eric Kibidoué BAYALA

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