Souvent, l’ingratitude de certaines personnes à qui nous avons rendu service, nous motive à ne plus aider nos prochains. Et c’est avec juste raison ! Car, rendre service à autrui qui te le rend en monnaie du singe, est très douloureux. Mais comme dit l’adage, “Si vous n’êtes pas prêts à supporter l’ingratitude des gens, ne faites pas du bien”. Issa est chauffeur dans une société de transport en commun. Il aide beaucoup de passagers en cas de difficultés. Il transmet aussi beaucoup de commissions quand des tiers les lui confient. Les différents services, Issa les rend sans s’attendre à une récompense particulière. La seule récompense pour lui, c’est la satisfaction morale. Presque tous les clients de la société sont unanimes à reconnaître l’humanisme d’Issa. Malheureusement, sa bonté n’a pas empêché des clients à qui il a rendu service, à lui rendre la vie insupportable par moments. Mais son humanisme a fini par le tirer d’affaires. Comme quoi “Le bienfait n’est jamais perdu”.
Par le biais d’un ami à Issa, une dame lui confie la somme de 320 000 FCFA, pour l’achat d’appareils électroniques dans un pays voisin. Pour être à l’abri de toute surprise désagréable, Issa dépose la somme sur son compte. Complot ou coïncidence malheureuse, son véhicule tombe dans un guet-apens. Tous les passagers sont dépossédés de leur argent et autres biens matériels. Issa est particulièrement contraint de leur communiquer son mot de passe. Ainsi, les 320 000 FCFA de la dame, plus 500 000 FCFA d’un commerçant ont été emportés. Si le commerçant n’a pas réclamé son argent, la dame quant à elle, a souhaité être remboursée. “C’est un prêt bancaire que j’ai fait. Moi, je ne suis pas commerçante pour laisser tomber plus de 300 000 FCFA cadeau”, aurait-elle justifié. Issa n’a pas les 320 000 FCFA. L’ami par le biais duquel l’argent a été remis à Issa, s’engage à rembourser la dame. Et se fut chose faite en moins d’une semaine. En lieu et place des appareils électroniques, la dame fait des achats au marché de sa ville de résidence. Au lieu d’emprunter un taxi, elle transporte tout sur sa moto. Chemin faisant pour se rendre chez elle, elle perd le contrôle de la moto. Un accident survient. Une dame victime de l’accident causé par “l’ingrate” d’Issa, exige réparation de sa moto scooter.
Le devis de la réparation s’élève à plus de 500 000 FCFA. Toute tremblante, elle demande la clémence de la propriétaire de la moto scooter. Toute chose que la dernière n’a voulu entendre. Pour se tirer d’affaires, elle a dû vendre sa moto et s’endetter afin de pouvoir réparer la moto. Elle qui n’a pas reconnu le bienfait d’Issa, s’est retrouvée dans des pétrins similaires. Comme quoi, tout ce que tu fais de bon ou de mauvais, Dieu s’en charge tôt ou tard. Alors, toi qui penses que ça n’arrive qu’aux autres, saches que tôt ou tard, tu payeras ton acte. Et toi qui te plais à faire du mal à des gens qui t’ont rendu service d’une manière ou d’une autre, tu payeras à coup sûr. Dieu ne laisse jamais les gens de bon cœur.
Souro DAO/ daosouro@yahoo.fr