Faso Danfani et attiéké : Sini gna sigi se bat pour l’autonomisation économique de la femme à Bobo

Composée de 24 membres, l’association Sini gna sigi a été mise en place en 2019 par Abdoulaye Ouattara, un agent de l’INERA à la retraite, en vue de promouvoir l’autonomisation économique de la femme. Nous avons été à leur siège, sis au secteur 26 de Bobo-Dioulasso, le lundi 19 juin 2023.

Les femmes sont au cœur de la stabilité socio-économique et familiale. Elles jouent un rôle important dans le développement et l’éducation des enfants. Leur autonomisation est un important élément de paix et de progrès social, économique et environnemental. C’est ainsi que Abdoulaye Ouattara, ex- agent de l’INERA, a mis en place cette association composée majoritairement de femmes, dénommée Sini gna sigi. Elle s’est spécialisée dans la confection des pagnes locaux (Faso Danfani) pour permettre à ses membres de percevoir des gains et d’en disposer. « J’ai commencé à travailler avec les associations féminines depuis que j’étais en activité à l’INERA, où j’ai vu que beaucoup de femmes venaient travailler de façon journalière. Cela m’a permis de connaître celles qui sont en difficulté sur le plan financier. J’ai alors réuni les femmes en association et les ai formées dans l’agriculture », nous confie Mr Ouattara.

Sita Ouattara est la Secrétaire générale de ladite association. Elle ne tarit pas d’éloges à l’endroit de la structure. « Si les femmes sont unies, elles peuvent se donner des idées et travailler de sorte à ce que toutes les familles soient épanouies ». Et de poursuivre : «Notre activité principale est le tissage des pagnes locaux, bien qu’il y ait d’autres activités parallèles telles que la transformation du manioc en attiéké et la fabrication du savon ». Tout en précisant qu’elles achètent les fils de coton pour le tissage, Zalissa Konfé, responsable des tisseuses, ajoute qu’elles leur donnent la couleur souhaitée avant le tissage. Comme toute activité, elle nous fait part des difficultés qu’elles rencontrent. « Nous constatons la hausse du prix de la teinture noire qu’on achetait à 50000 CFA. Le sac est passé à 70000 FCFA », dit-elle. Aussi, « la balle de fil qui était à 87 500 FCFA est de nos jours à 97 500 FCFA. De surcroît, la quantité a diminué il faudrait le double de la balle pour avoir le complet ».

Parlant de la commercialisation des pagnes, elle nous détaille qu’elles vendent le pagne à 6000 FCFA en gros et 7000 FCFA en détail. « Grâce à Dieu, nous arrivons à écouler rapidement, nous n’avons pas de stock avec nous. Il y en a qui peuvent commander 30 à 40 pagnes ». Aux dires de la présidente Awa Ouédraogo, l’association Sini gna sigi forme également d’autres personnes. « Si tu n’es pas de l’association tu paies 10 000 FCFA comme frais de formation. La personne est susceptible d’avoir 500 FCFA par pagne confectionné si elle a un peu de maîtrise. La formation dure tout au plus 06 mois pour ceux qui n’apprennent pas vite ».

La transformation du manioc en attiéké

A ce niveau, Sita Ouattara, la responsable à la production de l’attiéké nous confie que « la matière première est le manioc qui est aussi cultivé au Burkina. On peut avoir le chargement de bâché à 215 000 FCFA ». « Nous épluchons, lavons les maniocs avant d’ajouter le ‘’magnant’’ puis les écrasons. Après quoi, on presse et fait passer à la vapeur », explique-t-elle. « En gros comme en détail nous avons des commandes. Il y a des sachets de 2000 FCFA, 1500 FCFA, 500 FCFA et même 200 FCFA », assigne-t-elle. Comme tout être, les membres de l’association, par la voix de la présidente, aspirent au développement de leur association dans tous les aspects. L’association Sini gna sigi, au-delà de la confection des pagnes et de la production de l’attiéké, voudrait exceller également dans l’agriculture, l’élevage et la saponification.

Norrockom Edwige KAM

Yéli Valentine KAM/

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