Finies les élections, place au travail

Au bout d’une semaine, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a rendu publics les résultats des élections à la présidence du Faso et des députés à l’Assemblée nationale. En attendant le verdict final qui sera donné par le Conseil constitutionnel à l’issue de l’examen des recours pour plusieurs raisons, on peut dire que les élections sont bouclées. Sauf cataclysme, les résultats provisoires donnés par la CENI pourraient ne pas connaître de chamboulements notables. En clair, les Burkinabé ont choisi ceux, parmi les nombreux candidats, qui sont aptes à conduire la destinée de leur pays pour les cinq prochaines années.

Si l’heure n’est plus à la campagne politique avec tout ce qu’elle a pu occasionner comme fracture sociale, il est alors opportun de panser toutes les plaies que celle-ci à pu ouvrir. Du fait du langage parfois ordurier de certains candidats qui ont confondu à l’occasion, campagne électorale et dénigrements. C’est pourquoi, la réconciliation dont il est question doit être engagée au plus vite. Car, il y a fracture sociale. Dans certaines localités, il sera difficile de rassembler désormais les populations autour des questions de développement. Quand on sait que les municipales arrivent à grands pas, il faut vite agir.

Le constat est bien malheureux de comprendre jusqu’à présent que des hommes politiques (ou qui prétendent l’être) se comportent comme de vulgaires délinquants. Prêts à s’attaquer verbalement à leurs adversaires. Les partis politiques qui recrutent au hasard doivent songer à travailler sérieusement à former leurs militants. La politique, c’est de l’art et il n’est pas donné à n’importe qui de la faire. Malheureusement, parce qu’ils sont à la recherche de militants ou de candidats pour combler des vides sur des listes électorales que des partis n’hésitent pas à copter même des mécaniciens, des tâcherons ou encore des aide-maçons pour faire de la politique. Osons croire que ceux qui sont élus à l’Assemblée nationale sont les meilleurs parmi nous, qui pourront effectivement assumer leur mission. Et faire mieux que la précédente législature. Dont le président sortant, Alassane Bala Sakandé n’avait pas hésité à dire qu’elle n’a pas été suffisamment prolixe en production parlementaire ou de projets de lois. En attendant la validation de leur élection par le Conseil constitutionnel et de leurs mandats au cours de leur première session, les nouveaux députés sont tous prévenus et sont très attendus sur le terrain du contrôle de l’action gouvernementale, du consentement de l’impôt et du vote de lois devant impacter positivement le développement du pays et le bien-être des Burkinabé.

Dénis Dafranius SANOU