Les députés, sénateurs et maires, membres du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) ont officiellement demandé hier mercredi 22 juillet à Alassane Ouattara d’être le candidat du parti à la présidentielle d’octobre 2020. Car, à en croire Adama Bictogo, le secrétaire exécutif du parti qui a convoqué la rencontre, « Alassane Ouattara est la solution » après le décès d’Amadou Gon Coulibaly qu’il avait désigné pour le succéder. Selon lui, il est vrai que le RHDP ne manque pas de cadres, mais au regard du nouveau contexte, Alassane Ouattara est le mieux placé pour reprendre le flambeau.
En décidant aussi rapidement de la sorte, les partisans d’Alassane Ouattara veulent éviter la guerre de succession au sein de leur parti. Car, le décès d’Amadou Gon Coulibaly pouvait déclarer la guerre des «dauphins». Ainsi, on coupe court puisque le chef est là. Mais, l’intéressé lui-même n’a pas encore répondu quand on sait qu’il avait déjà donné sa parole de «passer la main à une nouvelle génération». Tout en indiquant que si Henri Konan Bédié, âgé de 86 ans se présentait, il en ferait de même. En attendant, Marcel Amon-Tanoh, son ancien ministre des Affaires étrangères qui a quitté le gouvernement a déclaré (hier jeudi également) sa candidature à la présidentielle. Avant lui, Guillaume Soro, reste candidat. Daniel Kablan Duncan, qui lui aussi a démissionné de son poste de vice-président, devra préciser sa position dans les jours à venir. Car, il est membre du Parti démocratique de Côte d’Ivoire/Renouveau, aile dissidente du PDCI-RDA.
Alassane Ouattara pourrait se retrouver face à ses anciens collaborateurs, dont certains ont travaillé avec lui plus de trente ans, comme feu Amadou Gon Coulibaly. Mais que, pour des raisons diverses, il n’a pas voulu promouvoir. Ce qui laisse planer le doute sur sa volonté réelle de passer la main à une nouvelle génération. A dire vrai, lui, Bédié et Laurent Gbagbo ne devraient plus se retrouver dans une course à la Présidence en Côte d’Ivoire. C’est cela, passer la main à une nouvelle génération. Son parti ne manque pas de compétences pour assurer dès octobre la présidence après lui. Tout comme il a désigné Amadou Gon Coulibaly (sans un véritable consensus) il aurait pu en faire de même si toutefois il admet qu’il a la confiance des militants de son parti. C’est dire que ; même s’il venait à se présenter (ce qui est pratiquement certain) et qu’il remporte l’élection, la guerre de succession débutera le lendemain de sa prise de fonction. Comme quoi, il n’aura fait qu’assurer le pouvoir pour un mandat au RHDP. Pire, la guerre de succession que ce soit dans son camp ou dans d’autres, sera plus féroce et pourrait constituer une menace pour la paix en Côte d’Ivoire. Pourquoi alors remettre à demain ce qui peut être fait aujourd’hui ?
Dénis Dafranius SANOU