C’est la énième fois. La question de fuite d’eau constitue aujourd’hui le bec noir de plus d’un ménage dans la ville de Bobo-Dioulasso. Le phénomène est devenu récurrent. Dans les ménages, les lieux de service et même dans les ruelles.
A l’instar de cette ruelle de Belleville sise à proximité du lycée national menant vers le nouveau cimetière après la Librairie populaire. Où c’est la 4e fois en seulement quelques mois, selon des témoignages, qu’on assiste à ce phénomène de fuite d’eau. Pour les riverains, il y a de cela une semaine que cela a débuté. Et toutes les tentatives d’approches téléphoniques faites auprès de l’ONEA n’ont pas porté fruit jusqu’à ce jour. «Cela fait déjà une semaine que cela a commencé. Et nous les avons appelés. Souvent on peut leur faire part et ils prennent une à deux semaines avant de venir réparer la panne», confie Brama Ouattara, soudeur installé aux encablures de la voirie.
Même son de cloche chez Aboubacar Sidiki Sawadogo, ingénieur en génie civil. «Cela fait plus d’une semaine qu’on voit cette fuite d’eau. Ce n’est pas la première fois, ça vaut trois à quatre fois. Et à chaque fois quand on leur fait signe, ils peuvent faire deux semaines, voire même un mois, avant de venir. La toute dernière fois que cela s’est produit, ils ont donné comme alibi la grève des agents. Pourtant cette fois-ci, ils ne sont pas en grève», soutient-il.
La récurrence de ce phénomène, nous explique-t-il en tant qu’ingénieur en génie civil et quelque part collaborateur de l’Office national de l’eau et de l’assainissement de Bobo, est liée à une défaillance dans la qualité du service. «De façon technique, c’est dû à du mauvais travail. C’est du travail bâclé. Parce que normalement quand on pose des tuyaux de canalisation pour servir des cours, cela doit atteindre une certaine profondeur. Mais on remarque que c’est un travail qui n’est pas surveillé. Lorsqu’on donne aux ouvriers un marché, ils viennent faire du laisser-aller», dit-il. Avant d’ajouter que dans la logique, l’emplacement de ces tuyaux doit atteindre au moins une profondeur d’un mètre pour que, lorsqu’il y a érosion, les tuyaux ne soient pas exposés.
Pourtant ! «La plupart du temps, ces ouvriers creusent 20 à 30 cm pour installer les tuyaux ». S’indigne-t-il. Alors que ces fuites d’eau impactent la consommation d’eau des ménages. Selon l’ingénieur Aboubakar Sidiki Sawadogo, les conséquences de ces fuites d’eau se situent à deux niveaux. Notamment sur le débit, mais aussi sur les factures qui sont sciemment augmentées par l’ONEA pour essayer de récupérer les pertes causées par ces fuites. Encore faut-il rappeler qu’à ce phénomène s’ajoute celui des coupures où certains ménages sont le plus souvent privés d’eau pendant plus d’un mois. L’office de l’eau de Bobo-Dioulasso, est interpellé sur toutes ces questions.
Diakalia SIRI/Stagiaire