Tous ceux qui crient victoire parce qu’ils ont réussi à faire déplacer le site de l’hôpital de Bobo-Dioulasso de la forêt de Kua à l’autre côté du goudron, en face de la même forêt, doivent se détromper. Personne n’a gagné, personne n’a perdu. S’il y a une perte à quelque part, c’est le fait que l’hôpital n’a pas été construit dans les délais qui étaient prévus. S’il y a perte, ou du moins s’il y en aura une, c’est le fait que la même forêt de Kua risque d’être délaissée. Alors que le projet de construction de l’hôpital sur le site devait la renforcer à tout point de vue et en faire un hôpital particulier. Pour une telle expérience qui devait être la première à Bobo-Dioulasso, il faut attendre.
Bref ! Qu’à cela ne tienne, l’essentiel est que l’hôpital sera réalisé à Bobo-Dioulasso. L’essentiel et le plus important, est que la pose de la première pierre pourrait intervenir très bientôt puisque la partie chinoise était déjà prête et n’attendait que le OK du gouvernement burkinabé.
Cependant, s’il y a un fait important à relever, c’est que tout le monde donne l’impression de s’intéresser au développement de Bobo-Dioulasso et au bien-être de ses habitants. Alors que tous ces gens qui se réclament défenseurs des intérêts de Bobo-Dioulasso, ont toujours eu les occasions de l’exprimer, ils ont malheureusement toujours choisi les mauvaises manières et les mauvais moments pour le faire. C’est le cas encore, quand il s’est agi de reconstruire le marché Léguéma-Lôgô.
Pour ce cas précis, les autorités régionales et municipales ont pris toutes les mesures pour non seulement reloger les femmes qui exerçaient sur ledit marché, mais les ont rassurées que le marché qui sera réhabilité leur sera rétrocédé. Malgré toutes ces précautions, il s’est trouvé des gens (hommes et femmes) parmi les occupants, qui ont refusé de quitter les lieux. Malheureusement (et c’est honteux), il s’est trouvé des hommes politiques pour les soutenir dans leur refus de libérer les lieux afin de permettre le début des travaux. Alors que ces hommes politiques qui aiment tant Bobo-Dioulasso auraient pu aider ces femmes (à défaut d’aider l’autorité) soit à comprendre le bien-fondé de la réalisation du marché, soit à leur trouver eux-mêmes un site. Si tant est que, effectivement ils aiment Bobo-Dioulasso.
Parce que, si l’on n’y prend garde, Bobo-Dioulasso sera cette ville où chacun viendra essayer ses convictions qui sont très souvent en déphasage complet avec les aspirations des populations. Et ce sont ces gens qui tirent le développement de Bobo-Dioulasso par le bas. C’est pourquoi, les Bobolais devraient comprendre réellement, et le noter une fois pour toute, ceux qui veulent le développement de leur ville et ceux qui veulent se servir de leur ville pour leur propre développement. Les prochaines élections devraient être l’occasion de choisir des gens qui, réellement, ont à cœur le développement de Bobo-Dioulasso. Et sanctionner ceux qui font semblant d’aimer Bobo-Dioulasso.
Dabaoué Audrianne KANI