L’Association des ressortissants de la commune de Madjoari a animé une conférence de presse ce 5 juillet 2021 à Ouagadougou. L’objectif de cette rencontre est de lancer un SOS aux autorités burkinabè sur la situation précaire que vivent les habitants de la localité.
Depuis près de six ans, la Commune de Madjoari dans la province de Kompienga fait face aux attaques terroristes. Face à cette situation, les ressortissants de la localité ont décidé d’attirer l’attention de l’opinion publique nationale sur le danger imminent si la ville de Madjoari venait à tomber devant la résistance contre les groupes armés.
En effet, pour Nassirou Dahani, chargé de l’information des ressortissants de la commune de Madjoari, malgré le degré d’insécurité très critique, Madjoari ne dispose pas de Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). Cela, non pas par manque de volonté mais parce qu’ils attendent que l’État statue sur leur sort.
Car pour 80 postes à pourvoir, 200 candidatures ont été enregistrées en 2020 et près d’un an plus tard, les candidats attendent toujours d’être appelés. Et il affirme que « si rien n’est fait, ce n’est plus qu’une question de temps, Madjoari sera rayée de la carte du Burkina Faso ».
Par ailleurs, toujours selon le chargé à l’information, sur les 14000 habitants que compte la commune, 12.000 ont déjà été obligés de fuir leurs terres et leurs biens à la recherche d’un asile. Depuis le 07 juin, la vie est devenue un calvaire pour les habitants restés à Madjoari. Toutes les boutiques, les pharmacies et les magasins sont vides.
Quant au carburant, il est devenu une denrée rare qui s’arrache à plus de 3000 FCFA le litre. Même le simple sel n’est plus sur le marché. « Nous ne nous sentons plus chez nous. Nous ne nous sentons plus protéger par l’Etat. Nous ne nous sentons plus Burkinabè », déclare Nassirou Dahani.
Awa Cécile BANGARE