Insécurité au Lycée mixte d’Accart Ville : «Les délinquants viennent fumer la drogue dans la cour», Mamadou Simboro, proviseur

Le lundi 26 avril dernier, un élève de la classe de terminale D2 succombait à ses blessures après une agression dont il aurait été objet la vielle dans la cour de l’établissement. Hier mercredi 28 avril, nous nous sommes entretenus avec le premier responsable du lycée pour en savoir d’avantage. C’est dans la cour d’un établissement encore sous le choc, avec des élèves ébranlés par le tragique évènement. Cet évènement n’est rien d’autre que l’agression suivie du décès de leur camarade Omar Traoré, inhumé la veille dans son village a Badara dans le Kénédougou.

 Récit des événements

Il était 21h quand l’évènement tragique s’est produit. Des individus s’en prennent à une étudiante et un élève qui se trouvaient dans la cour du lycée pour bosser. Selon le témoignage de la fille que le proviseur nous a relaté, l’incident est parti de rien. « Ils sont venus nous trouver en bosse. Ils nous ont demandé l’objet de notre présence sur les lieux et s’en suis alors la bastonnade », affirme-t-elle. Prise de peur, la fille a couru pour chercher du secours pendant que le jeune garçon cherchait à se défendre face à ses agresseurs. Alerté par les cris du jeune garçon, le gardien du lycée est allé à son secours. Sentent le gardien arriver, les agresseurs se sauvent en escaladant le mur avant même le retour de la jeune fille avec les secours. Le jeune homme dans un état comateux, sera conduit immédiatement à l’hôpital Souro Sanou de Bobo-Dioulasso, avant de succomber à ses blessures dans la matinée du lundi 26 Avril.

Le lycée mixte d’Accart ville, un véritable pôle d’insécurité

« Notre établissement est situé dans un quartier populaire de la ville et cela lui porte préjudice. Chaque fois, nous sommes objet d’acte de délinquance. A chaque fois, j’ai alerté les forces de sécurité. Le mardi 20 avril dernier, le pare-brise de ma voiture a été brisé. Il ne se passe pas un jour sans que des délinquants ne viennent fumer de la drogue dans l’établissement ou aux alentours. A la finale de la coupe du proviseur l’année dernière, il y avait plusieurs autorités.

Malgré cela, ils sont venus à moins de quatre mètres de nous pour fumer leur drogue. Je me souviens que c’est le maire Sirima lui-même qui a alerté la gendarmerie qui a procédé à leur interpellation. Rien qu’en novembre dernier, nous avons retrouvé une balle de fusil sur le terrain de sport et nous avons aussitôt fait appel aux forces de sécurité. 

A une certaine heure, si tu traverses l’établissement en allant vers le côté sud, si tu es une fille, tu t’expose à un viol. Si tu es un homme, ils te sodomisent. Lors du constat de police  concernant l’agression de l’élève, nous avons retrouvé des bois et des cailloux sur le lieu de l’agression. Un des bois était cassé en deux », déplore le proviseur Mamadou Simboro.

Les solutions du proviseur pour pallier au problème

Pour pallier au problème, nous proposons le rehaussement de notre clôture en y mettant également des barbelés. Les côtés nord et est de l’établissement sont cernés par des magasins de rue, ce qui les rend sécurisés. Si la mairie pouvait construire des boutiques également sur les deux autres cotés, cela pourrait réduire un peu le taux d’insécurité.

Aymeric KANI

Marie claire SOME