Investiture de Roch Marc Christian Kaboré : Une cérémonie sobre mais pleine de sens

Roch Marc Christian Kaboré a prêté serment le 28 décembre 2020 au palais des Sports de Ouaga 2000. C’était en présence d’une dizaine de chefs d’État africains et de plusieurs délégations étrangères.

Pour la deuxième fois, Roch Marc Christian Kaboré prête serment

Réélu le 22 novembre dernier pour un deuxième mandat de 5 ans, la cérémonie officielle d’investiture du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré a eu sans une large participation du public ; ce au regard du contexte sanitaire marqué par la maladie à Coronavirus. Environ 1200 personnes y ont été conviées parmi lesquelles des autorités coutumières, religieuses et politiques du pays avec de fortes délégations étrangères. On notait la présence d’une dizaine de  chefs d’État tels que  Nana Akufo-Addo du Ghana, Alassane Dramane Ouattara de la Côte d’ivoire, Alpha Condé de la Guinée Conakry, Umaro Sissoco Embalo de la Guinée Bissau, Georges Weah du Liberia, Mohammed Ould El-Ghazaouani de la Mauritanie, Mahamoudou Issoufou du Niger, Macky Sall du Sénégal, Idriss Deby du Tchad et Faure Gnassingbé du Togo. Des adversaires politiques du président élu au scrutin du 22 novembre dernier tels que Zéphirin Diabré de l’UPC, Gilbert Noël Ouédraogo de l’ADF/RDA, Do Pascal Sessouma du parti Vision Burkina, Tahirou Barry du MCR et le candidat indépendant Claude Aimé Tassembedo, étaient présents à cette prestation de serment. Cette cérémonie qui se voulait sobre a été marquée par cinq actes que sont la proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel, la prestation de serment du nouveau chef d’Etat, la remise du collier de Grand maitre des Ordres burkinabè par le grand chancelier des Ordres burkinabè, André Roch Compaoré, suivis d’hommages militaires à lui été rendus. À la suite, le président investi a lu son discours et reçu les félicitations des invités.

Aïcha TRAORE

 

Dr Emile Paré

« Je demande qu’il y ait un peu plus de fermeté… »

« Ce qui est intéressant dans cette cérémonie, c’est la présence très remarquée des chefs d’Etat africains. Dix chefs d’Etat  africains et plusieurs délégations. Ça montre l’engagement des Présidents africains à accompagner le nouveau Président. Mais ça montre en même temps le leadership incontesté du Président Roch Christian Kaboré. Que ce soit les USA, la France, le Koweït, partout dans le monde, tout le monde a tenu à être présent à cette cérémonie. Et le discours du Président a été très clair : il s’engage véritablement sur dix axes majeurs parmi lesquels et en tête les questions de la sécurité, de la stabilité du pays, de la cohésion sociale et de l’investissement dans le bien-être social. C’est important car aucun pays ne peut se développer sans cela. Il a été très remarquable dans l’engagement pour la réconciliation nationale. Il a donné ses orientations et ses objectifs pour cela ; on ne peut pas faire de réconciliation  en piétinant les crimes de sang et économiques que notre pays a connus depuis 1960 à nos jours. Bien sûr, cette réconciliation va se faire pour engager un Burkina Faso nouveau. Et il a décrit le Burkinabè digne auquel il s’attend. Un Burkinabè digne, travailleur, honnête. Il a aussi insisté sur la bonne gouvernance. Je pense que son discours quand on le regarde en profondeur, il y aura  un changement profond. Et il nous appelle nous tous à nous tenir autrement. Si tous les Burkinabè le comprennent, nous allons avoir ce Burkina nouveau.

Je pense que le Président connait un peu la position de Dr Emile Paré en ce qui concerne des gouvernances passées. Il y a eu des acquis indéniables mais il y a eu des insuffisances. Je m’attends à ce qu’il corrige ces insuffisances. On ne peut pas dire que tout est  parfait. Je demande qu’il y ait un peu de fermeté par rapport à la lutte contre l’incivisme, je demande également qu’il y ait un engagement fort dans la mise en œuvre du processus de réconciliation nationale ; et je tiens qu’on fasse cette année la relecture d’un certain nombre de textes fondamentaux. Il a parlé de la réforme foncière, il y a même la Constitution de la Vème République qui nous tient à cœur et qu’on n’a pas pu faire au mandat passé. Il y a des décisions qu’il a prises qui montrent qu’il va corriger toutes ces insuffisances. J’attends, je suis confiant ; on en a causé à plusieurs reprises ».

 

Mansourou Guiro, le chargé de communication du Mouvement plus rien ne sera comme avant (MPRSCA)

« On lui demande de beaucoup travailler»

« Nous félicitons le peuple burkinabè d’avoir fait son choix qui s’est porté sur le candidat Roch Marc Christian Kaboré. Nous avons suivi le discours, nous sommes très contents surtout qu’il a pris l’engagement de lutter contre le terrorisme, de restaurer l’autorité de l’Etat. Il a pris l’engagement surtout au niveau du foncier, vraiment nous le félicitons, surtout qu’il a parlé de réconciliation. Nous le remercions par rapport à son discours et nous lui demandons de travailler beaucoup et de mettre surtout l’accent sur la sécurité car elle est primordiale. Nous lui demandons de travailler par rapport à l’engagement et la confiance que le peuple lui a accordés. Nous sommes très contents de sa déclaration et nous attendons de voir qu’il commence à travailler maintenant ».

 

Issa Siguiré, journaliste aux Editions Le Pays

« Nous avons regardé qu’on a voulu que nous voyons »

« A priori, ceux qui ont organisé cette cérémonie d’investiture ont un peu raison parce qu’il ya eu une situation qui est là à laquelle nous devons tous nous adapter à commencer par nous les journalistes qui sommes au premier plan en termes de sensibilisation. Mais sur le plan professionnel, on nous enlève quelque chose de fondamental dans la mesure où le reportage est avant tout, vivre le cérémonial, vivre tout ce qui se passe à côté. Aujourd’hui, nous avons regardé comme tout Burkinabè et là on nous a enlevé quelque chose d’important. Nous avons regardé ce que les cameramen et ceux de la régie ont voulu que nous voyons alors que ce n’est pas ça notre boulot. Notre boulot c’est de regarder la où le Burkinabè lambda ne voit pas, lui dire ce qui s’est passé, lui dire comment les choses se sont déroulées ; et aujourd’hui nous sommes dans l’incapacité de dire clairement et honnêtement que nous avons vu, ce qui s’est passé et là ça laisse un vrai goût d’inachevé et un goût vraiment amer. Je suis vraiment déçu. Nous qui sommes à Ouagadougou, c’est encore mieux, mais il y a d’autres qui sont venus d’autres villes du pays pour être dans une salle. Vous voyez que c’est un peu triste ».

 

Éric Tiemtoré, Président du conseil régional du Centre

«Le Président pourra dérouler l’ensemble des activités qu’il a déclinées » 

« Passé l’étape des élections, aujourd’hui c’était l’installation officielle de notre Président, le Président de tous les Burkinabè. Nous avons écouté un discours qui appelle encore à la réconciliation, à la cohésion sociale et je crois que c’est de cela qu’il s’agit pour l’ensemble des Burkinabè, que nous nous associons pour le développement de notre pays. Et nous sommes d’autant plus satisfaits que nous constatons déjà que les forces du mal sont sûrement en train de nous abandonner et nous sommes certains et sûrs que le Président pourra dérouler l’ensemble des activités qu’il a déclinées dans son programme présidentiel. Je pourrai tout de suite vous dire que c’est un discours  d’espoir, surtout dans la répétition. Il vous souviendra que pendant la campagne, le Président a parlé de réconciliation après sa victoire, aujourd’hui encore c’est pour vous dire qu’il tient à ce qu’il a dit dans son programme. Donc nous sommes sûrs et certains que beaucoup d’activités seront menées. Nous avons eu droit à un discours d’espoir ».

 

Madame Sarr Yasmine, de la Coalition nationale des femmes du Burkina

« Je souhaite qu’il n’oublie pas les femmes »

« D’abord, on  peut dire que pour cette année, c’est à féliciter cette année. Ça n’a rien à voir avec l’investiture de 2015 car ça a été très bien organisé. Ensuite, on a remarqué qu’il y a eu une présence très importante des délégations étrangères notamment une dizaine de chefs d’Etat. Ça c’est à l’honneur du Burkina Faso et du Chef de l’Etat élu. On lui souhaite bon vent et que cet accompagnement que nous avons vu aujourd’hui se poursuive durant tout son mandat. Enfin, son message a été très rassembleur. Nous avons vu que selon ses promesses de campagne, il promet de mener une politique très inclusive et il l’a encore répété aujourd’hui. Mais seulement ce que je déplore, je n’ai pas beaucoup vu le focus sur le genre ; par conséquent je souhaite qu’il ne nous oublie pas car les femmes représentent un peu plus de la moitié de la population ».

 

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