C’est en 2012, afin de mettre en relief la puissance de la radio comme plate-forme pour l’éducation et la liberté d’expression et son rôle vital dans la réponse aux crises et aux catastrophes, que l’UNESCO a appelé à célébrer le 13 février de chaque année, une journée mondiale de la radio.
Célébrée le 13 février, la Journée mondiale de la radio marque l’anniversaire de la première émission de la Radio des Nations Unies, en 1946 : « Les Nations Unies s’adressent aux peuples du monde entier ». La Journée mondiale de la radio a notamment vocation à sensibiliser le public à l’importance de la radio, à faciliter l’accès aux informations par le biais de la radio et à faciliter la collaboration entre radiodiffuseurs.
Media peu couteux, nécessitant la mise en œuvre d’une technologie relativement simple, la radio atteint des auditeurs éloignés sur tous les points du territoire et des groupes nomades. Au Burkina Faso, où nous comptons une centaine de stations-radios, la Journée 2023 est célébrée sous le thème : « Radio et paix ». A Bobo-Dioulasso, nous avions rencontré des acteurs du monde de la radio qui ont bien voulu se confier à cette occasion.
Jonas Clotaire Badiel, journaliste à la Radio municipale de Sya
« En 2023, le métier de la radio a beaucoup évolué »
« Une journée dédiée à la radio, pour moi, c’est reconnaitre le mérite des hommes de « l’ombre » qui sensibilisent, informent et distraient les auditeurs. En 2023, le métier de la radio a beaucoup évolué. De par le matériel et la qualité du contenu des programmes et même la spécialisation des acteurs. Les progrès se situent à plusieurs niveaux. On utilisait les tourne-disques communément appelés 45 tours, ensuite, nous avons connu l’avènement des cassettes puis, progressivement aux œuvres numériques. De l’analogie, nous sommes passés au numérique. Les conditions ont aussi été beaucoup améliorées. Je me souviens que j’ai commencé la radio le 11 novembre 1997 avec zéro franc les fins du mois. Plusieurs années après, c’est passé à des encouragements mais pas régulier. La satisfaction était morale. Aujourd’hui, il y’a un référentiel qui fixe notre rénumération, on ne peut que saluer cela ».
Dieudonné Sou, directeur de la Radio Alliance Chrétienne
« Les conditions de travail n’ont pas évolué et tout est devenu dur et difficile »
« Cette journée nous rappelle un outil incontournable avant les indépendances et pendant les indépendances, beaucoup utilisé par les pays africains. Avec le boom des médias privés en 1990, c’était une révolution des ondes surtout dans notre pays et tout le monde voulait avoir une radio pour sa région, sa commune ou son association. Aujourd’hui, elle est à portée de main et accessible par tous, même quand on se déplace. On dira c’est un bon compagnon qui ne demande de grands moyens pour l’acquérir. Pour 2023, il n’y a pas eu de grands changements pour les pays africains. Au Burkina les radios ont difficilement fonctionné à cause de notre contexte sécuritaire, beaucoup de radios ont cessé d’émettre parce que leurs installations ont été détruites ou faute d’énergie. Le personnel s’est reconverti en attendant des lendemains meilleurs pour les radios. En dehors de Ouaga et Bobo, les radios ont de sérieux problèmes. Il faut que les autorités y pensent pour un redécollage. On ne peut pas parler de progrès, au contraire une régression dans son ensemble, aucun n’ose se taper la poitrine. Les conditions de travail n’ont pas évolué et tout est devenu dur et difficile pour le fonctionnement, aussi pour le travail sur le terrain c’est assez complexe. Enfin, pour les acteurs des radios, je leur souhaite du courage, qu’ils soient plus résilients. Nous pensons de tout notre cœur qu’avec les autorités en place actuellement, un changement viendra pour le bonheur de nos auditrices et de nos auditeurs. Vive les radios. Dieu bénisse le Burkina Faso ».
Aymeric KANI