Trois des candidats perdant à la dernière présidentielle qui ne l’avaient pas encore fait sont allés féliciter hier mardi 22 décembre le candidat élu, Roch Marc Christian Kaboré. Après que le Conseil constitutionnel a déclaré Roch Marc Christian Kaboré élu ou réélu président du Faso. A coup sûr, ces derniers candidats voulaient sans doute attendre que le processus électoral soit clos avant de féliciter celui d’entre eux qui a remporté le scrutin. Réagissant à ces félicitations, le candidat élu a noté : « Cette démarche républicaine qui intervient après la proclamation de ma victoire à ce scrutin par le Conseil constitutionnel, me conforte dans la conviction que l’ancrage démocratique est une réalité tangible au Burkina Faso. Ensemble par ces élections apaisées, nous avons fait la preuve de la maturité de notre peuple ».
Tout est dit dans ces propos. Le Burkina Faso a vaincu le signe indien des protestations post-électorales (parfois violentes) que n’arrivent pas jusqu’à présent à vaincre certains pays qui, apparemment étaient en avance. Pourvu que le pays garde durablement ce statut de pays a démocratie stable pendant longtemps, pour ne pas dire pour toujours.
Par leur comportement (avant, pendant et après les élections), les acteurs politiques burkinabè viennent de nous donner la preuve qu’on peut faire la politique autrement. C’est le lieu de le dire : la politique n’est pas de l’inimitié, mais relève de la différence des approches pour le même objectif qui est le développement du pays et le bien-être des Burkinabè. C’est l’important message que la classe politique vient de donner à tous les acteurs de la vie sociopolitique nationale. Autrement, après ces élections le Burkina Faso devait se porter mieux. Ne serait-ce que sur le plan de la stabilité politique et du climat social.
Car en effet, si les acteurs politiques se parlent franchement, dialoguent et posent les vrais problèmes, il n’y a pas de doute qu’on ne trouve pas ensemble les solutions à certaines questions. Si sur le plan social les partenaires sociaux s’asseyent, posent et discutent les vrais problèmes des Burkinabè, il n’y a pas de raison qu’ils ne s’entendent pas afin que le climat social soit propice à l’exercice des activités de chacun. S’il n’y a pas de faux-fuyant entre le gouvernement et les acteurs du secteur privé, l’économie nationale se portera mieux. Si entre eux, de façon générale, les Burkinabè se parlent dans la circulation, sur les lieux de travail, dans les familles, il est sûr que le pays va se porter bien.
La balle est donc dans notre camp, en tant que citoyens de ce pays. La classe politique, pour sa part, a donné le signal en montrant le chemin qu’avec l’acceptation de l’autre, la concertation et la tolérance, on peut sauver le pays. Et c’est ce qui est attendu de chacun de nous. Le Burkina Faso doit certainement tourner cette page de la confrontation permanente pour s’ouvrir à lui-même et permettre à l’ensemble de ses filles et fils de participer à son développement. Mais tout dépendra du président élu, Roch Marc Christian Kaboré et de sa majorité. Mais aussi de l’opposition, des partenaires sociaux et de l’ensemble des Burkinabè.
Dabaoué Audrianne KANI