La course à la présidence de la Fédération burkinabé de football (FBF) défraie la chronique dans le monde du sport. Jamais une course au fauteuil du président de la FBF n’a fait autant parler d’elle, même diviser les prétendants et leurs soutiens. On se demande où est donc passé le fair-play tant prôné au niveau du sport roi, le football ? Lorsque des partisans d’un camp font des sorties médiatiques pour « dénigrer » un adversaire, on est en droit de se dire que c’est un coup en dessous de la ceinture. Ce qui doit véritablement prévaloir dans le choix d’un candidat, c’est son programme pour l’essor du football au niveau national, et rien d’autre ! On est en droit aussi de se poser des questions lorsque la coalition des cinq candidats élève la voix pour dénoncer des faits qui vont à l’encontre des règlements de la FBF. Quand la coalition des cinq parle de corruption et d’immixtion du comité exécutif dans le processus électoral, ils ont mis en avant la convocation partielle du corps électoral le 26 juin 2020 pour signer une pétition en faveur du candidat Lazare Banssé. Les choses allaient être plus simples si le camp de Banssé ne s’était pas vanté de cette rencontre en faisant des insertions dans les médias. Ils accusent aussi le comité exécutif sortant d’utiliser les moyens de la FBF pour des rencontres non statutaires. Ces actions pour eux violent les textes de la FBF. Face à ces accusations, il n’y a pas encore de réaction officielle. Cela donne l’impression qu’on tente un passage en force pour un candidat. Cette situation peut être grave pour l’avenir de notre football car on risque de mettre en place, sur fond de division, un comité exécutif de la FBF. Une division n’arrange pas le football burkinabé qui a plutôt besoin de cohésion pour son développement et son rayonnement. Sur cette base, nous estimons que nous sommes très mal partis. Il faut rattraper les choses pendant qu’il est temps. C’est pour cela, l’assemblée générale extraordinaire, demandée afin d’aplanir les divergences avant d’aller à une élection sereine n’est pas une mauvaise idée. Ce cadre pourra permettre aux acteurs de se parler face-à-face et de régler les problèmes entre eux pour que notre football puisse sortir grandi de ce rendez-vous électoral. C’est sûr que tout le monde n’est pas de cet avis, mais il y va de l’avenir de notre football. Il faut laisser les intérêts égoïstes, s’orienter vers le rassemblement de l’ensemble des acteurs de notre football. Même si le politique ne doit pas s’ingérer dans l’organisation et la gestion de la FBF qui est une association, il a le droit de dire son mot pour éviter à notre football de baigner dans la rivière de la division.
Firmin OUATTARA