L’artiste musicien Mouhamed Kafando alias Madou Djan a cassé le micro. Il est décédé de suite d’une longue maladie dans la mâtinée du dimanche 07 février 2020 a l’hôpital Souro Sanou de Bobo-Dioulasso. Amis, acteurs du monde musical, parents et connaissances, lui ont rendu un dernier hommage en l’accompagnant hier lundi à sa dernière demeure au cimetière municipal de Bobo-Dioulasso.
Amertume, tristesse et douleur se lisaient sur les vissages. Un monde digne de grand concert, malheureusement réuni pas pour un concert mais pour pleurer celui qui a amené la musique Bôbô-mandarê à sa vitesse de croisière. En effet, Madou Djan, car c’est de lui qu’il s’agit, a tiré sa révérence à l’âge de quarante six ans. Après avoir passé dix-sept ans de sa vie dans le monde artistique.
Tristesse et regret des artistes
Les artistes bobolais présents à son inhumation ne cachent pas ce qu’ils ont retenu de l’homme qui a beaucoup émerveillé et égaillé les Bobolais lors des manifestations culturelles.
C’est le cas de Cisby, artiste chanteur. « Durant sa carrière musicale, tout le monde reconnait que Madou Djan depuis qu’il a commencé, a été toujours au haut niveau. Quand il prend le micro, il percute avec une voix perçante. Il est adulé par le public et de partout. Parmi toutes ses chansons, il n’y a pas une qui ne plait pas. C’est un homme mossi très humble. Je ne l’ai jamais vu faire preuve d’arrogance à quelque part. On a toujours eu une franche collaboration. Partout on a été, il y a que du respect entre nous. C’est un aîné qui se met au même titre que ses petits frères », dit-il.
Quant à Arouna Dembélé, lui aussi artiste chanteur : « nous nous sommes connu lorsqu’on était jeune tous les deux. C’est quelqu’un de spécial. C’est une grande personne dans la musique et surtout humainement ».
Prince Dossama, artiste musicien : «Nous ne sommes pas venus ici parce que nous sommes contents. Mais nous rendons grâce à Dieu parce que tout ce que Dieu fait est bon. Dieu a rappelé auprès de lui notre ami. Que Dieu lui fasse miséricorde et à nous aussi qui sommes en vie ».
L’artiste chanteur Flèche partage le même avis que ses prédécesseurs. « Nous sommes tristes. Mais tout ce que Dieu fait est bon. Il était tolérant, patient et respectait tout le monde. C’est le respect qui nous liait. Les gens ne savent même pas que moi, je suis Malien. Que Dieu lui fasse miséricorde. Et protège ses enfants. Que Dieu lui accorde le paradis », conclu-t-il.
Aymeric KANI
Casimir Seyram KAVEGUE