Mise en danger de la vie de l’ex CB de Djibasso : 24 mois de sursis contre l’auteur

Le tribunal correctionnel de Bobo-Dioulasso a condamné, ce mardi 13 février 2024 le nommé I. N à 24 mois de prison et une amende de 250 000 F CFA, le tout avec sursis. Il a été jugé coupable pour avoir mise en danger de la vie d’autrui en l’occurrence l’ex commandant de brigade de gendarmerie de Djibasso.

I.N est né en 1987, boucher de profession, domicilié à Bobo-Dioulasso. Le parquet du tribunal de grande instance de Bobo-Dioulasso l’a poursuivi pour des faits de diffamation et de la mise en danger de la vie d’autrui. En l’espèce, il ressort qu’il a fait une publication sur les réseaux sociaux dans laquelle il mentionne clairement que le commandant de brigade de gendarmerie de Djibasso au moment des faits, est en complicité avec les terroristes de la localité. En plus, il a joint la photo de la victime à sa publication tout en demandant à ce qu’il soit mis aux arrêts pour la cause. Et pourtant, ce n’était que des fausses allégations sans fondement qui pourraient mettre réellement la vie de la victime en danger. Pour se rendre justice, l’ex commandant de brigade de gendarmerie de Djibasso a porté plainte.
Après un premier report, le dossier a été finalement retenu le 13 février 2024 pour être jugé.
Mais avant de rentrer au fond du dossier, le tribunal a précisé que la victime a retiré sa plainte. Alors que juridiquement, le retrait d’une plainte éteint l’action publique c’est-à-dire qu’on ne peut plus poursuivre certaines infractions comme par exemple la diffamation. Cependant, pour d’autres infractions comme la mise en danger de la vie d’autrui, la loi prévoit que même si le plaignant retire sa plainte, on peut toujours poursuivre l’infraction. C’est au regard de toutes ces observations que le tribunal a décidé de poursuivre les débats afin de juger les faits de la mise en danger d’autrui. Ainsi donc, les débats se sont poursuivis à l’audience pour ce dossier.
A la barre, le prévenu I.N reconnaissait les faits en intégralité. « Je reconnais que je suis en erreur. C’est une affaire de Faso qui m’a conduit dans cette affaire. J’ai reçu l’information et la photo de la part d’un jeune militaire de la zone. Je n’ai pas pris aussi le soin de la vérifier et j’ai automatiquement publié sur les réseaux sociaux. Vraiment, je reconnais mon tort et je demande pardon à la victime », affirme-t-il devant les juges et l’assistance. De son côté, l’ex commandant de brigade de gendarmerie de Djibasso reconnait avoir effectivement retiré sa plainte suite à des demandes d’excuses et de pardon de la part du mouvement de la société civile d’où milite I.N. « J’ai 25 ans de service. Je gagnerai quoi à rallier les rangs des terroristes. Je n’ai jamais pensé à cela. A ma grande surprise, je vois ma photo en tenue de combat sur les réseaux sociaux soi-disant que je suis complice avec les terroristes. Et du coup c’était la débandade, des gens m’appelais partout même aux Etats-Unis. Je n’ai pas pu digérer cela, c’est pourquoi j’ai porté plainte », a laissé entendre le commandant de gendarmerie à la barre. A la fin des débats, le parquet a estimé que ce sont des faits assez graves surtout qu’il s’agit d’une mise en danger de la vie d’un gendarme pendant un bout de temps. Ainsi, il a déclaré l’action publique éteinte pour des faits de diffamation à cause du retrait de la plainte par la victime. En ce qui concerne les faits de mise en danger de la vie d’autrui, le ministère public a demandé au tribunal de condamner I.N à 36 mois de prison dont 12 mois ferme et une amende de 250 000 F CFA, ferme. Dans son délibéré, le tribunal l’a condamné à 24 mois d’emprisonnement et une amende de 250 000 F CFA, le tout avec sursis et dire que le sursis accordé est dû au retrait de la plainte par la victime.

Ben Alassane DAO