Monseigneur Anselme Titianma Sanon : «Rien ne me prédestinait à être prêtre»

Anselme Titianma Sanon : «Il faut avoir ‘’4pieds’’ : deux dans la religion et deux dans la cité»

En prélude à la célébration de ses soixante années de vie sacerdotale, l’archevêque émérite du diocèse de Bobo, Monseigneur Anselme Titianma Sanon a rencontré la presse pour un entretien chez lui à domicile à Bobo-Dioulasso, le 17 août 2022. Durant ce tête-à-tête avec les hommes de médias, il a été question pour Mgr Anselme Titianma Sanon de revenir sur sa vie dans l’église catholique toutes ces années durant, notamment des moments de joies et de difficultés qu’il a rencontrés.

Cela fait maintenant 60 ans que Mgr Anselme Titianma Sanon a été ordonné prêtre. Il a tenu à préciser qu’il «s’agit de la célébration des soixante ans du prêtre, pas de l’évêque». Parce que c’est 12 ans après son ordination qu’il a pris les rênes du diocèse de Bobo. «J’ai été dans le sacerdoce comme les curés que vous rencontrez, durant 12 ans. Et c’est à la douzième année que le Pape Paul VI m’a nommé évêque de Bobo-Dioulasso», soutient-il. Avant cet acte, c’est donc des mains du Mgr André Dupont, alors évêque de Bobo-Dioulasso, qu’il a reçu l’ordre de prêtre.

Mgr Anselme Sanon et ses douze premières années de vie de prêtre

Du point de vue administratif, Monseigneur Anselme Titianma Sanon affirme que ce sont ces douze premières années qu’il a été heureux d’être prêtre, «sans tous ces problèmes qui peuvent se poser au niveau de l’épiscopat (rire)».  Ce jubilé, selon lui, c’est une fête sans fin, parce que «rien ne me prédestinait à être chrétien et surtout à être séminariste et prêtre». Il ajoute que c’est sur cette base qu’il affirme que «nous croyons faire l’histoire, mais c’est l’histoire qui nous fait».

Anselme Titianma Sanon, issu d’une famille ‘’païenne’’

« Ma famille est celle fondatrice du village de Kibidouwé (Dioulassoba) », nous renseigne Mgr Anselme Titianma Sanon. C’est avec lui que nous apprenons également que son grand-père était chef d’initiation en même temps chargé des masques. Dans la famille, il est l’aîné de son père qui lui aussi est l’aîné. « Très tôt, il a commencé à me former pour être parmi les initiés». Sous les recommandations d’un de ses oncles, il sera envoyé à l’école de la mission catholique. «Et à l’école quand on demandait ce que je voulais faire après, je répondais toujours : cultivateur». A l’entendre, son origine n’a pas du tout rendu facile son accession dans la vie chrétienne. Malgré tout en 1948, il sera baptisé. Il a également suivi une formation pédagogique afin d’enseigner dans les séminaires. Il étudiera la théologie à Rome en Italie. Notons que le 9 septembre il y aura une veillée de prière à la cathédrale Notre Dame de Lourdes de Bobo, suivie de la grande messe jubilaire le 10 septembre 2022, toujours à la cathédrale, à l’occasion de ce jubilé de diamant.

Abdoul-Karim Etienne SANON