Mouvement 8-Mars autrement : Une collecte de fonds en soutien à l’effort de guerre

A 48 heures de la célébration de la 166e Journée internationale de la femme, nous avons reçu Fatimata Ouattara/Yao, Vice-présidente de la section régionale Hauts-Bassins du mouvement 8-Mars Autrement. Dans l’entretien qu’elle nous a accordé, elle explique pour et comment son mouvement veut célébrer autrement cette Journée, différemment des clichés habituels de djandjoba et autres réjouissances.

Nous sommes dans le mois de la femme, à deux jours du 8-Mars, Journée internationale de la femme. Comment comptez-vous célébrer ce 8-Mars 2023 ?

Ce 8-Mars autrement se situe dans un contexte de guerre. Et nous avons initié une activité phare : la collecte de fonds pour venir en soutien à l’effort de guerre.

Cette collecte de fonds dure combien de temps ?

Cette collecte de fonds a commencé le 23 février et s’arrête le 09 mars 2023.

On ne peut donc pas parler de bilan pour l’instant. Mais, est-ce que ça promet ?

Oui ! Parce que nous avons fait des spots qui passent au niveau des radios, notamment Radio Bobo, dans quatre langues à savoir : le français, le fulfuldé, le moré et le dioula. Et nous avons fait des affiches qu’on a mises dans les lieux fréquentés comme les supermarchés, devant les pharmacies… On a réalisé aussi des papillons qu’on a distribués aux uns et aux autres ainsi qu’aux associations, pour que les gens puissent adhérer à cette action.

Concrètement, comment ce fait la collecte ?

Cette collecte de fonds est faite à travers un compte Orange Money sous le contrôle de Me Rosine Zongo/Bogoré, Huissier de justice. Le compte, c’est le 74 78 21 21. L’intégralité de la collecte sera reversée officiellement et publiquement au Fonds de soutien patriotique (FSP). Nous invitons tout le monde à nous soutenir dans cette initiative, à contribuer ne serait-ce que 100 FCFA, 300 FCFA, 1000FCFA, chacun selon ses moyens ; pour qu’on puisse aider nos VDP et nos FDS.

Hormis la collecte de fonds, l’activité phare, avez-vous d’autres activités entrant dans le cadre du 8-Mars en ce mois de la femme ?

On a consacré ce mois principalement à cette activité. Mais en annexe, on a d’autres activités qui se passent à Ouagadougou.

Lesquelles par exemple ?

Il y a eu la remise des dons à des personnes déplacées internes, le samedi 4 et dimanche 5 février de ce mois de mars. Il y a eu la remise de vivres, de vêtements que des associations ont offerts.

Comment mobilisez-vous ces dons que vous faites ?

Il y a des bonnes volontés qui viennent directement nous remettre des habits, du riz, etc. et d’autres, par le canal de certaines associations, viennent donner ce qu’elles ont.

On voit que dans cette période difficile, vous accordez beaucoup d’attention aux PDI victimes du terrorisme. Mais il y a d’autres femmes victimes, les veuves des FDS et VDP tombés sur le front. Avez-vous des initiatives à leur profit ?

Oui ! Effectivement, on pense aussi à ces femmes. On a organisé des activités rémunératrices en faveur des femmes pour qu’elles puissent s’auto-prendre en charge. On a formé plus de 2000 femmes en fabrication de savon liquide, d’eau de Javel, de vinaigre, etc. Pour qu’elles puissent se débrouiller et avoir de quoi subvenir à leurs besoins.

En plus de cela, nous faisons beaucoup d’autres choses, notamment l’éducation des femmes et filles, leur sensibilisation autour de leur développement. On ne peut pas tout citer ici, mais on œuvre vraiment pour l’épanouissement de la femme en général. C’est pour dire que le mouvement 8-Mars autrement s’active à trouver les voies et moyens pour ramener les femmes vers le sens originel de la Journée internationale de la femme. Qui doit être une journée de réflexion et de plaidoyer sur la condition féminine.

Depuis quand existe votre mouvement ?

Le mouvement 8-Mars autrement a été créé il y a au moins deux ans et est reconnu officiellement par récépissé. Et on travaille avec le ministère de la promotion de la femme main dans la main.

A Bobo-Dioulasso, où se trouve votre siège ?

A Bobo, on n’a pas encore de siège. Nous tenons nos réunions chez la présidente Rosalie Ouoba, au secteur 05.

Entretien réalisé par

Aly KONATE

alykonat@yahoo.fr