Zéphirin Diabré et son ministère d’Etat auprès du président du Faso, chargé de la Réconciliation nationale et de la Cohésion sociale sont venus ravir la vedette aux autres ministères comme si la réconciliation à elle seule suffira à résoudre tous les problèmes des Burkinabè. La réconciliation ne peut être véritablement réelle que si les Burkinabè mangent et boivent à leur faim ; elle ne peut contribuer au bien-être des Burkinabè que lorsque ceux-ci sont en sécurité chez eux, là où ils veulent vivre. La réconciliation, c’est lorsque la justice, dernier rempart protège les droits des Burkinabè et rende effectivement justice autant pour le plus fort, !e plus riche que pour le plus pauvre et le plus faible. La réconciliation ne saurait être effective que si les Burkinabè des villes et surtout des campagnes bénéficient véritablement des ressources de leurs terres qui leur ont été expropriées parce qu’il y a des ressources minières. Si les Burkinabè dans certaines parties du pays n’arrivent pas à scolariser leurs enfants du fait de l’insécurité, la réconciliation n’aura pas de sens parce qu’on sera en face de deux types de Burkinabè, ne jouissant pas des mêmes droits. La maladie à Coronavirus, de même que le paludisme, la fierté typhoïde et d’autres pathologies font des malades et des morts chaque jour qui se lève. Tant que les questions de santé ne seront pas réglées afin de permettre aux Burkinabè d’avoir effectivement accès à des soins de santé de qualité et à moindre coût, la réconciliation sera un leurre. Les plus riches continueront de se soigner partout où ils veulent et les plus pauvres mourront parce qu’ils n’ont pas accès aux soins. Tant que la répartition des richesses du pays ne profitera pas à l’ensemble des Burkinabè (des villes et des campagnes, fonctionnaires ou du privé), Zéphirin Diabré, qu’elle que soit sa volonté, ne pourra pas nous réconcilier.
C’est pourquoi, il faut tout de suite éviter de faire croire aux Burkinabè que la réconciliation nationale est la clé de toutes nos préoccupations. Avant le ministère d’État chargé de la Réconciliation nationale et de la Cohésion sociale, il y a eu d’autres institutions (Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale, Haut conseil pour le dialogue social, Médiateur du Faso) dont les résultats sur le terrain restent très mitigés. Avant donc de croire que la réconciliation peut constituer la panacée, il faut peut-être faire l’état des lieux.
Ce dont on peut se rassurer, c’est que proclamer tout de suite la réconciliation ou faire croire qu’il n’y a qu’elle qui constitue la priorité des Burkinabè, c’est faire faux chemin. Malheureusement, avec son arrivée « fracassante » au gouvernement de Roch Kaboré (à défaut d’en avoir le sien), Zéphirin Diabaté et une partie des Burkinabè croient dur comme fer, que la première préoccupation des Burkinabè c’est de se réconcilier. Faites un sondage et vous saurez la vérité. Le prix du sac de maïs, principale denrée alimentaire, connaît déjà une flambée.
Dabaoué Audrianne KANI