Nouveau président du Faso, provisoirement c’est Roch

Autant dire que le candidat Roch Marc Christian Kaboré succède au président du Faso Roch Marc Christian Kaboré. Avec un résultat de 57,87 %, il est quasiment impossible pour les concurrents de Roch de le rattraper. Même si le Conseil constitutionnel à qui revient le dernier mot venait à réajuster, d’une manière ou d’une autre les résultats, cela ne changera pas grand’ chose. Les Burkinabè ont donc choisi Roch Marc Christian Kaboré comme leur président pour les cinq prochaines années. C’est à lui qu’il revient la lourde charge de conduire le destin du pays. Quant aux candidats malheureux qui, certainement, feront des recours devant le Conseil constitutionnel, ils devront noter que tout le monde ne pouvait pas être élu. En bons perdants, ils devront féliciter le candidat élu par les Burkinabè ; retenir là où ils n’ont pas bien travaillé et se préparer pour les prochaines fois. Ils ont émis de très bonnes idées que le candidat élu peut prendre en compte pour réussir sa mission.

Quant aux défis qui attendent le président provisoirement élu, ils sont déjà connus par tous ; surtout par lui qui a dirigé le pays les cinq dernières années. Nouveau ancien président, Roch et son équipe n’auront pas de temps de grâce. Ils le savent très bien. Eux qui, tout au long du premier mandat, ont fait face à de nombreux remous sociaux.

Avec un tel score, on peut dire que les Burkinabè ont plébiscité Roch Marc Christian Kaboré. Si bien qu’il peut être admis que son mandat pourrait être tranquille. Le principal défi auquel il doit faire face immédiatement, c’est la question du terrorisme et de l’insécurité qui va avec. On le sait déjà : il a catégoriquement refusé de négocier quoi que ce soit avec ces forces du mal. Car pour lui, négocier revient à légitimer des groupes terroristes qui ne le méritent pas du tout. D’ailleurs sur cette question, Roch ne sait pas avec qui négocier car il ne connaît pas ceux qui nous attaquent.

En outre, le nouveau ancien président doit travailler à faire retourner chez eux le plus d’un million de Burkinabè qui ont abandonné leurs localités pour des raisons d’insécurité. Tout en leur assurant le minimum pour survivre. Car parmi eux, de nombreuses familles ne disposent plus de quoi satisfaire leurs besoins les plus élémentaires : boire, manger, se soigner, se loger, se vêtir.

L’autre défi majeur, c’est de contenir la fronde sociale. Les syndicats qui ont observé une trêve (sans doute pour permettre l’organisation dans la sérénité des élections) vont reprendre leurs mouvements. Afin que leurs points de revendications soient satisfaits. Il s’agit entre autres, de la suppression de l’Impôt unique sur les traitements et salaires (IUTS) sur les indemnités et primes des agents du public et du parapublic ; de la restitution des salaires des fonctionnaires coupés pour fait de grève ; des libertés syndicales, de la lutte contre la corruption, de la reconstitution des carrières de certains agents, (la liste est longue). Bref, se mettre tout de suite à la tâche, c’est ce que les Burkinabè attendent de leur président.

Dabaoué Audrianne KANI