Nouvelle assemblée nationale : Nombreuses et électrices, les femmes y seront peu représentées

La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a livré les résultats provisoires  des élections législatives du 22 novembre 2020.  Le constat est fait !  Le nombre des femmes députés à l’issu des législatives de 2020 est nettement inférieur à celui de 2015. Si en 2015, 15 femmes ont brigué des mandats à la législature, il ne sera pas évident  en 2020s. A en croire les résultats provisoires de la CENI qui devraient être validé par le conseil constitutionnel, elles sont au nombre de 10 les femmes qui ont été choisi aux électorales de 2020. Paradoxe !

Hadja Fatimata Ouattara/Sanon, élue du MPP dans le Houet

Et pourtant, la candidature des femmes a été vivement encouragée cette année. En témoigne la loi sur le quota genre voté par l’assemblée nationale et vulgarisée par les administrations et organisations de la société civiles lors de fora organisés dans les régions à cet effet. Et l’on est tenté de se poser des questions sur les raisons d’une telle baisse. Qu’est ce qui n’a pas marché ? Seules quelques unes des femmes qui constituaient des têtes de listes ont pu passer alors que les femmes occupent plus de 50 % de la population. L’estimation des populations pour les femmes est-elle en train de diminuer ? Ou alors, les citoyens ne veulent pas la participation des femmes dans la politique au Burkina Faso ?

Maïmouna Ouédraogo/Sawadogo, élue du CDP dans l’Oubritenga

On pourrait croire que les citoyens ont fait exprès en choisissant plus les hommes car les femmes sont plus engagées dans le combat pour l’égalité dans la société. Aussi on ne doit pas non plus exclure la non satisfaction des citoyens avec certaines candidates des années antérieures, qui peut être l’une des raisons de la baisse du taux de participation des femmes. La femme est considérée comme le sexe faible dans la société par rapport à l’homme, et cela, depuis son plus jeune âge. Son image est associée aux tâches domestiques, à l’entretien de la maison et des enfants. De ce fait, elle n’a ni le droit à la parole ni le droit à l’action sans l’autorisation de son époux. Ces conceptions socio culturelles agissent donc sur la sphère politique et même sur le choix des citoyens.  Et tout ceci malgré le vote de lois pour le respect du quota genre. Comment comprendre une telle descente du taux de participation des femmes alors que les citoyens ont été sensibilisés et alors que ces mêmes femmes n’ont pas cessé de se battre pour se faire une place dans la politique ? Pour remédier à ce problème, la mentalité du peuple burkinabé doit d’abord changer car il ne suffit pas seulement de voter des lois pour réclamer ou installer l’égalité. Les femmes doivent d’abord convaincre les citoyens de leur savoir-faire, de leur engagement pour le pays et leur volonté à diriger le pays.

Yvette Dembélé, élue du NTD

Elles doivent montrer au peuple que leur place n’est pas seulement à la maison mais aussi parmi les grands hommes du pays, que leurs épaules sont assez larges pour porter le pays et qu’elles peuvent prendre en charge les mêmes responsabilités que les hommes. Le peuple doit aussi apprendre à céder de la place à tous les deux genres. Il est clair que la mentalité des citoyens reste la même depuis des années mais il est possible de la changer. Plus les années passent et plus les femmes doivent être impliquées dans la politique. Malheureusement on remarque que c’est l’effet inverse avec les résultats des élections législatives de 2020. Pour les années à venir, ce problème persistera-t-il ?

Linda Maïssar GUEYE / Stagiaire

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