Face aux difficultés des populations à s’approvisionner en huile alimentaire SAVOR de la SN CITEC, l’Express du Faso a entamé une démarche auprès de la société pour en connaître les causes. Le 20 février 2025, nous sommes accueilli dans les locaux de cette huilerie-savonnerie par le Directeur Industriel, Abdoulaye Konaté.
C’est aux environs de 10h que nous arrivons au sein de la SN CITEC, dans la zone industrielle de Bobo-Dioulasso. Accueillis par le Directeur Industriel de la société, nous signifions très vite les raisons de notre présence : nous sommes en quête des causes de la pénurie de l’huile alimentaire SAVOR, marque de la société, sur le marché. A entendre notre interlocuteur, Abdoulaye Konaté, la raison principale de la pénurie de l’huile alimentaire SAVOR sur le marché est le manque de matière première. A savoir les graines de coton et de soja. Très rapidement il donne des détails et nous renvoie à la campagne 2023-2024. Durant cette campagne, la production d’huile à base de graines de coton, entamée en mi-décembre 2023 a été arrêtée en mai 2024 parce que les graines de coton à la disposition de la SN CITEC étaient épuisées, nous dit le Directeur Industriel. La société aura fait alors moins d’un an de production. Pour continuer à être présent sur le marché, cette huilerie-savonnerie, se tourne vers le soja, comme matière première pour la production d’huile alimentaire. Laquelle production qui ne durera que deux mois, de juin à juillet 2024.
La campagne 2024-2025 ne débute pas mieux
Abdoulaye Konaté soutient que pour cette campagne 2024-2025, la SN CITEC a reçu une convention de la part de la Société burkinabè des fibres textiles (SOFITEX) qui lui allouait 10. 000 tonnes de graines de coton. Or il précise que cette quantité ne représente que 1 mois de travail pour la production d’huile à la SN CITEC, donc logiquement insuffisante pour une campagne. Un courrier a été adressé à cet effet au ministère en charge de l’Industrie, notifiant que les 10 000 tonnes ne permettront pas de mettre de l’huile sur le marché domestique . Elle a cependant commencé à recevoir sa cargaison de graines de coton le 8 janvier 2025 avec une livraison ce jour de 14 tonnes, pour une unité dont la capacité minimale de trituration est de 300 tonnes par jour. A partir de 2000 tonnes, la production a été lancée, exactement le 25 janvier 2025. La cadence de trituration étant supérieure à celle de réception, «cela a inexorablement conduit à l’arrêt de la production le 7 février, et effective le 8 février 2025», précise le Directeur Industriel de la SN CITEC, sans omettre d’ajouter que du 9 février au 20 février jour de notre entrevu, il n’y avait en stock à leur niveau que 414 tonnes de graines de coton. Il ajoute également que «pour le peu d’huile que nous avons produit, nous n’avons pas encore reçu l’autorisation de mise à la consommation». Pour la graine de soja, l’huilerie en a en stock 3298 tonnes, représentant pas, pas plus de 2 semaines de travail.
Pour ne pas arrêter les machines, synonyme de chômage technique, l’usine fait de la prestation auprès d’une unité de fabrication de beurre de karité.
Une hausse du prix de la matière première
Pendant les campagnes antérieures, la graine de coton coûtait 80 000FCFA la tonne, selon notre interlocuteur. Lors de la campagne 2023-2024, la tonne est passée à 90 000FCFA. Et pour la présente campagne, 2024-2025 elle passe à 150 000FCFA la tonne. Pour le soja, la tonne tournait autour de 275 000FCFA, «mais aujourd’hui, nous sommes à 400 000FCFA la tonne, ce qui fait que les fournisseurs ont arrêté de nous livrer car ils disent que le prix est insupportable», se désole Abdoulaye Konaté. A ce jour, il dit que la SN CITEC a reçu environ 3000 tonnes de graines de coton sur les 10 000 tonnes. Il souhaite également que les autres huileries mettent leur huile sur le marché pour le bonheur des consommateurs et demande aux autorités d’allouer plus de quantité de graines de coton à la SN CITEC.
Abdoul-Karim Etienne SANON
