L’espace Kedjenou au secteur 22 de Bobo-Dioulasso est un lieu d’attraction pour les mangeurs d’atiéké. Harcelés par les talibés, nombreux sont les clients qui sont obligés de céder les restes de leurs plats. Mais d’où viennent ces enfants qui continuent d’importuner les populations ?
Le phénomène des talibés, prend de plus en plus de l’ampleur au Burkina Faso. Ces enfants sont laissés à eux-mêmes dans la journée comme dans la nuit. Habillés en haillons, pieds nus et munis de leur “boite de tomate”, ils parcourent des kilomètres à pied, à la recherche du pain quotidien. En petit groupe ou parfois seul, on les retrouve devant les services, les lieux de regroupements et même devant les différentes concessions. Ils s’exposent à tous types de risques et sont la cible principale des malfaiteurs.
Leurs conditions de vie ne sont pas des plus envieuses. Surtout pour les plus petits qui, pour la plupart, subissent l’injustice de leurs ainés. En effet, ces derniers n’hésitent pas à s’accaparer des recettes journalières au détriment de ceux en bas âge. Devant l’espace Kedjenou, au secteur 22 de Bobo on les retrouve en nombre.
Très souvent ils se fondent parmi les clients pour bénéficier des restes de plat d’atiéké. Après quoi, ils se couchent à même le sol à la belle étoile. Contraints de ramener une certaine somme d’argent à leurs maitres coraniques, faute de quoi ils seront battus, ils sont prêts à tout pour éviter d’être sanctionnés. Ces talibés vont jusqu’à voler parfois ils agressent les citoyens. La question religieuse a été souvent évoquée pour justifier ce phénomène, mais il faut avouer que c’est plutôt la pauvreté qui pousse certains parents à confier leurs enfants aux maîtres coraniques. Mais il n’est pas exclu que d‘autres raisons justifient le phénomène.
Malgré les initiatives du gouvernement pour encadrer ces enfants la situation demeure. Mesures insuffisantes ou inefficaces, toujours est t- il que toutes les mesures qui ont été prises par le gouvernement pour y faire face se sont avérées infructueuses. Les talibés continuent d’importuner les populations dans les rues.
Selma Malicka DOUGOURI/ Stagiaire