Présidentielle de novembre, plaisantins veuillez s’abstenir !

Après le lancement officiel du dépôt des dossiers de candidature à la présidentielle et au regard de la qualité des dossiers qui ont été effectivement déposés, on a envie de dire qu’il y a des gens qui s’amusent. Si bien qu’on peut dire à tous ces plaisantins en mal de publicité de bien vouloir nous épargner de la distraction. Une élection présidentielle est tellement importante dans la vie d’une nation que n’importe qui, en tout cas pour quelqu’un qui se respecte, ne doit s’y aventurer sans avoir pris toutes les mesures à accorder à la fonction tout son sérieux. C’est manquer de respect aux Burkinabè de croire qu’il suffit d’avoir un acte de naissance, un casier judiciaire, une feuille de demande quadrillée et un Bic bleu pour aller devant la Commission électorale nationale indépendante pour dire qu’on veut être président du Faso.

La Constitution et le Code électoral ont bien défini les conditions à remplir pour prétendre être président du Faso. En dehors de l’âge de 35 ans révolus à la date du dépôt de candidature, le prétendant sait très bien que sa candidature doit comporter :

– ses noms, prénoms, date, lieu de naissance, filiation, profession ;

– la mention que le candidat est de nationalité burkinabè et qu’il jouit de ses droits civiques et de ses droits politiques, conformément au titre premier du Code électoral ;

– s’il y a lieu la mention que le candidat a reçu l’investiture d’un parti, d’un collectif de partis ou d’un regroupement de partis ou de formations politiques légalement constitués ;

– le titre de la candidature ;

– la couleur choisie pour l’impression des bulletins de vote et, éventuellement, le symbole qui doit y figurer ;

– la signature légalisée du candidat ;

– le  reçu de versement du cautionnement prévu à l’article 127 ci-dessous ;

– les attestations de parrainage prévues à l’article 125 ci-après.

L’article 125 du Code électoral est encore plus précis quand il dit que la déclaration de candidature doit comporter un certificat de nationalité, un extrait d’acte de naissance ou jugement supplétif en tenant lieu, un bulletin n°3 du casier judiciaire, datant de moins de trois mois, s’il y a lieu, une attestation par laquelle un parti, un collectif de partis ou regroupement de partis ou formations politiques légalement reconnus, déclare que ledit parti, collectif de partis ou regroupement de partis ou formations politiques a investi l’intéressé en qualité de candidat à l’élection présidentielle, une attestation de parrainage d’au moins cinquante élus. Pour ce qui concerne la caution, il est dit à l’article 127 que les candidats sont astreints au dépôt d’une caution qui doit être versée au Trésor public. Son montant est de vingt-cinq millions (25 000 000) de francs CFA. Il en est délivré un reçu.

Comment peut-il donc se faire qu’un candidat sérieux se présente devant la CENI avec un dossier incomplet sous prétexte que les conditions à réunir ne sont pas légales ! Quand on veut diriger un pays, le minimum est de respecter les lois.

Dabaoué Audrianne KANI