«Encore des problèmes de fonciers !». C’est ainsi que nous titrions notre article relatif au compte-rendu d’une manifestation de résidents de la zone non-lotie du secteur 33 de Bobo-Dioulasso. Il faut rappeler que cette manifestation est consécutive à une opération de recensement imminente des résidents de la zone et qui devait débuter ce lundi 28 décembre 2020. Une décision du maire de l’arrondissement 4 qui, dit-on, fait suite à la pression des agences immobilières. Malgré la présence des forces de sécurité, il aurait fallu de peu pour que la situation soit hors de contrôle. Avant l’arrondissement 4, l’arrondissement 7 a aussi initié une opération de recensement de résidents de la zone non-lotie à Belle-ville. Si à ce niveau le maire semble avoir obtenu l’adhésion des résidents au point de leur promettre des parcelles, il y a tout de même problème ! Problème en ce sens que les prochaines semaines risquent également d’être agitées au sein de cet arrondissement. Car il y a lieu de se demander par qu’elle occultisme le maire va-t-il pouvoir satisfaire au besoin des 1500 résidents. On a comme l’impression que les opérations de recensement dans les zones non-loties sont devenues un effet de mode pour nos maires d’arrondissements. Et après le 4 et le 7, il n’est pas exclu que d’autres arrondissements se jettent aussi dans l’aventure, les jours à venir. Sans doute sous la pression des promoteurs immobiliers. Mais au juste, qui sont ces promoteurs immobiliers qui font pression sur les conseils municipaux au point de les contraindre à dénombrer les habitats spontanés ? Non ! Il faut arrêter avec ce jeu trouble, car nul n’est dupe ! C’est connu, la plupart des agences immobilières détentrices d’autorisation dans les arrondissements de Bobo-Dioulasso sont des prête-noms. Certains gros actionnaires ont été identifiés depuis longtemps, quand bien même ces derniers continuent d’agir dans le noir. L’exemple sur l’affaire d’acquisition de 77 véhicules par la commune de Ouagadougou qui a éclaté au grand jour devrait en être un cas d’école pour nos élus locaux ! On se souvient que le marché a été octroyé à une structure dans laquelle le maire avait des intérêts. Aujourd’hui, on a comme l’impression que certains élus profitent de la promotion immobilière pour contourner les opérations de lotissement officiellement suspendues. Pour se faire des sous au passage. Mais, s’ils n’y prennent garde, un jour où l’autre cette bombe latente explosera. Et ils en seront les premières victimes. Les manifestations constatées ces derniers jours à l’arrondissement 4 et où le maire a été agressé, sonnent comme une brève illustration de ce qui pourrait advenir.
Ousmane TRAORE