Que les Nigériens ne gâchent pas leur « fête » démocratique

Provisoirement, les Nigériens ont désigné Mohamed Bazoum pour être le prochain président de leur pays pour les cinq prochaines années. En attendant que la Cour constitutionnelle statue sur les recours que ne manquera pas de faire le camp d’Ousmane Mahamane, Mohamed Bazoum peut savourer sa victoire qui s’est dessinée depuis le premier tour et concrétisée presque après le ralliement des deuxième et troisième candidats ainsi classés après le premier tour. Autrement, les résultats provisoires ainsi publiés par la Commission électorale indépendante sont venus confirmer ce que tous les observateurs politiques prévoyaient, même mathématiquement. Mais, comme on ne va pas à une élection pour la perdre, on comprend ainsi le mécontentement d’Ousmane Mahamane et de ses partisans. Malheureusement, ce mécontentement a été suivi de manifestations. Même si elles n’ont pas été très violentes.

En effet, les Nigériens devraient refuser de gâcher par ces mouvements la victoire de la démocratique dans leur pays. Car aucun des deux candidats n’a aucun intérêt à ce que ces élections soient entachées d’irrégularités. Même mineures soient-elles. A commencer par Mohamed Bazoum, le candidat du président sortant provisoirement élu. Il avait tout intérêt à ce que sa victoire soit limpide afin de refléter la volonté de Mahamoudou Issoufou le président sortant et le peuple nigérien qui savoure pour la première fois une transition politique pacifique. Mahamamou Issoufou, qui est resté très discret durant toute cette campagne voulait lui aussi une élection transparente, équitable et véritablement démocratique. Afin qu’il sorte par la grande porte, comme il l’a souhaité. Lui Mahamane Ousmane, ancien président ne peut en aucun cas souhaiter des élections truquées dans son pays. Car, s’il devait être élu, il le serait dans des conditions transparentes. Par conséquent, on ose croire qu’il n’a rien fait pour entacher ces élections ; qu’il fera tout pour éviter à son pays des manifestations et des troubles qui pourraient remettre en cause tous les efforts consentis ces dernières années pour faire progresser le Niger. Du reste, il ne voudrait pas hériter d’un pays difficilement dirigeable. Par ailleurs, les Nigériens dans leur majorité n’ont pas besoin que la stabilité politique de leur pays soit remise en cause pour quelque raison que ce soit. Pour la première fois, ils voudraient goûter aux délices d’une transition politique pacifique entre deux présidents élus par eux.

Aussi, convient-il de saluer les déclarations de Mahamane Ousmane et de son camp qui ont choisi d’user de tous les moyens légaux que leur offre la loi pour contester voire faire annuler certains votes. Il reviendra alors aux organes chargés de la régularité des élections de dire le droit sans parti pris. Sans aucun doute, c’est désormais vers ces institutions que les regards des Nigériens et de la communauté internationale sont tournés. Ce qu’on peut retenir pour l’instant est que les Nigériens sont en train d’écrire de belles pages de l’histoire politique et démocratique de leur pays. Dont Mahamoudou Issoufou est le principal acteur.

Dabaoué Audrianne KANI