Sauf cataclysme, c’est aujourd’hui jeudi 04 février 2021 à partir de 10 h que le Premier ministre Christophe Dabiré sera face à la Représentation nationale. Pour dévoiler sa nouvelle feuille de route pour le développement du Burkina et par ricochet pour le bien-être des Burkinabè. C’est un acte obligatoire inscrit dans la Constitution de notre pays en son article 63 qui dispose que dans les trente jours qui suivent sa nomination, le Premier ministre fait une déclaration devant l’Assemblée nationale. Cette déclaration est suivie de débat et donne lieu à un vote. Si elle ne recueille pas les faveurs de la majorité absolue des députés, le président du Faso met fin aux fonctions du Premier ministre dans un délai de huit jours. Mais à ce niveau, on ne devrait pas s’attendre à une quelconque surprise. Face à une Représentation nationale presqu’aux couleurs de la majorité présidentielle (l’Union pour le progrès et le changement (UPC)) ayant rejoint aussi les arcanes du pouvoir il est sûr que Christophe Dabiré obtiendra l’onction des députés pour mettre en œuvre le programme politique du président Roch Marc Christian Kaboré. Ainsi, ce sera la 3ème fois que l’actuel Premier ministre va s’adresser à la Représentation nationale depuis son arrivée à la Primature en janvier 2019. La question qui taraude à présent les esprits, est liée au contenu même du message qu’il va servir au peuple. Que va-t-il dire encore de nouveau au peuple qu’il ne sait pas ? En attendant la fin de la journée pour en savoir davantage, l’ancien Premier ministre reconduit par Roch Marc Christian Kaboré le 05 janvier dernier le sait bien que quiconque, qu’il devrait définir une nouvelle feuille de route pour réussir la mise en œuvre des dix chantiers prioritaires du programme du président du Faso. Le 16 février 2019 lorsqu’il s’adressait pour la première fois aux députés, sa déclaration avait suscité de l’espoir chez de nombreux citoyens burkinabè. Ce jour-là, l’ancien commissaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) avait expliqué les grandes orientations de sa politique et promis de mettre l’accent entre autres sur, la crise sécuritaire et humanitaire, la cohésion sociale et la dynamisation de l’activité économique. Par la suite il avait aussi défini la situation sanitaire relative à la Covid-19 comme une priorité. Pris d’émotions, Christophe Dabiré avait fondu en larmes à l’issue de son discours. Deux années après, le Burkina ne se porte pas mieux. Le secteur économique n’est pas aussi meilleur que tout le monde l’attendait ; le pays est toujours confronté au péril terroriste et aux conflits intercommunautaires. La maladie à Coronavirus a fait une recrudescence ; le front social n’est pas aussi calme qu’il avait été promis même si la tendance est actuellement à l’accalmie. Le nombre de déplacés internes dus à l’insécurité a augmenté (environ deux millions de personnes) et les besoins alimentaires et sanitaires avec. La situation alimentaire du pays ne s’est pas améliorée, car la production céréalière d’au moins une quinzaine de province est déficitaire. Bref, on sait tout ou presque, même si Christophe doit nous le redire.
Ousmane TRAORE