Après sa réélection au premier tour de la présidentielle, les résultats de son parti aux législatives confortent davantage le président Kaboré dans son second quinquennat à la tête de l’Etat burkinabé. Le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) s’empare du Parlement pour ainsi dire avec une majorité de 56 députés sur les 127 qui siegeront à l’hémicycle. Théoriquement, cela signifie que rien ne viendra s’opposer aux projets que le gouvernement aura à présenter aux élus représentant le peuple, avant leur mise en œuvre. Et que le chef de l’Etat ne sera pas contraint à une cohabitation avec l’opposition à travers la nomination d’un premier ministre de l’opposition. De ce fait, le nouveau référentiel de l’action gouvernementale pour les cinq prochaines années faisant suite au PNDES, pourra être mené à bien sans entrave. Les chantiers mis en œuvre, entamés pour la plupart mais avec de sérieux retards d’execution dans beaucoup de projets, doivent pouvoir réajuster, de sorte à satisfaire les attentes des populations dont la patience est généralement mise à rude épreuve sinon déçue… Ce serait une sérieuse tâche supplémentaire sur le passage de l’actuel exécutif à la tête de l’État. La rencontre du Premier ministre avec les forces vives à Bobo-Dioulasso, puis celle du président Kaboré en personne avec ces mêmes forces vives à la veuille du lancement de sa campagne présidentielle, ont montré quelques limites dans la satisfaction des populations. S’ils ont chacun pour sa part réussi l’interrogatoire du peuple dans ces face à face plus ou moins filtrés, il en est cependant ressorti que les attentes sont bien plus nombreuses que les réalisations sur le terrain. À tel point qu’un participant adressa une courtoise lettre ouverte d’insatisfaction au Premier ministre après la rencontre de Bobo-Dioulasso. Pareillement, un maire d’arrondissement de Bobo-Dioulasso faisait une remarque par comparaison avec un quartier de Ouagadougou, sur le grand retard de notre capitale économique en matière de voirie urbaine. Les candidats à cette présidentielle n’ont d’ailleurs pas manqué de pointer le doigt sur le triste sort de cette capitale dont tous perçoivent bien l’intérêt stratégique au plan économique pour le pays. Le chef de l’État en est plus que conscient et semble en avoir fait un réel cheval de bataille, du moins dans les discours… Il est cependant attendu sur les chantiers plus concrètement par les populations à ce sujet. À l’heure du bilan du PNDES à Bobo-Dioulasso pour ce qui est de la région, il ressortait des chiffres que les réalisations ne sont pas vraiment à la hauteur des promesses, la seule satisfaction étant un démarrage effectif de la plupart des projets PNDES. Mais une chose est d’entamer un projet jusqu’à un certain niveau de réalisation, autre chose est de bien le mener à terme. Et c’est bien là que le bas-blesse. Le nouveau mandat de cinq ans accordé au chef de l’Etat est une preuve de confiance à lui accordée, en ce sens que les populations adhèrent à sa vision du développement et qu’elles ont confiance en ses capacités de les mettre en œuvre. Il lui revient, pour l’histoire, de ne pas décevoir ces attentes en prouvant sur le terrain, que ses promesses n’étaient pas un simple leurre. Chose tout à fait à sa portée avec une équipe gouvernementale bien menée pour servir les intérêts du plus grand nombre et non se remplir les poches à la faveur d’un passage à la tête de l’État …pour cinq ans.
Sibiri SANOU