Alexeï Navalny, le charismatique opposant russe et ennemi juré du président Vladimir Poutine, a été interpellé dimanche dernier à Moscou dès sa descente d’avion, alors qu’il rejoignait Moscou après une longue convalescence en Allemagne. Entendu le lendemain lundi 18 janvier par un juge, Navalny est mis en examen et restera certainement en détention jusqu’au 15 février 2021, date à laquelle il sera situé sur son sort. Il le savait bien, il risquait d’être arrêté s’il tente un retour en Russie ; mais ce qu’il savait mieux, c’est la volonté du Kremlin à le maintenir à l’étranger. Le jeune avocat de 44 ans prend néanmoins tout le risque de rentrer à Moscou, ce qui fait de lui un opposant pas comme les autres. Celui que l’ONG Amnesty International a baptisé affectueusement «prisonnier des consciences» dénonce une parodie justice visant à «le faire taire». On lui reproche de ne pas respecter l’une des conditions de sa condamnation à une peine avec sursis qui pèse sur lui depuis 2014. Il ne se serait pas présenté aux autorités au mois de décembre comme l’exigent les conditions de sa condamnation. En rappel, l’opposant a été victime d’un empoisonnement courant août 2020 et à ce mois de décembre, le chef de file de l’opposition russe était en convalescence en Allemagne. Faut-il en rire ou pleurer quand on sait que son évacuation a été possible grâce à l’accord des autorités russes ? Au demeurant, Alexeï Navalny risque trois ans et demi de prison ferme. Reste à savoir si l’opposant va rester en détention jusqu’au 15 février 2021. Malgré ces persécutions, l’opposant n’en démord pas. Il appelle les Russes à descendre dans la rue et des grandes manifestations vont être organisées à partir du 23 janvier prochain. Très actif sur les réseaux sociaux, Alexeï Navalny touche du doigt là où ça fait réellement mal : la dénonciation du régime autoritaire de Vladimir Poutine et surtout celle de la corruption. Il devient ainsi la bête noire du Kremlin, mais à voir la détermination et le courage de l’homme, l’on peut affirmer que cette fois-ci, Poutine aura du mal à faire taire un tel opposant. Nous osons croire que c’est plutôt Alexeï Navalny qui continuera toujours d’exister face à Poutine.
Bazamboe BADIEL
Stagiaire