Situation nationale : Monsieur le Premier ministre, et pourtant la vie est chère au Faso !

S’adressant à son auditoire ce lundi 6 novembre à la cérémonie de montée des couleurs, le Premier ministre Appolinaire Kyèlem Joachinsnsom de Tambèla a déclaré que la vie n’est pas chère au Faso, parce qu’il n’y a pas de taxes sur le dolo de Yampoaka ni sur les galettes de Mariam. Il a même soutenu avec force que le taux d’inflation est en baisse et que la croissance est en hausse au Faso. D’où cette interrogation : «où se trouve la vie chère» au Faso ? Poursuivant, il a jouté que ceux qui veulent vivre à l’occidental au Faso n’ont qu’à payer le prix.

S’il est vrai que le gouvernement n’a pas imposé le dolo ni les galettes, il est aussi avéré que le prix du dolo a augmenté dans les cabarets et la galette a diminué de poids. Mieux que cela, l’augmentation de 100 FCFA du prix de l’essence super 91 (majoritairement consommé par les populations) en février 2023 a automatiquement impacté les prix de divers produits dont entre autres les transports. En outre, les taxes imposées sur les prix des boissons alcoolisées et sucrées n’ont pas rendu la vie moins chère. Même si consommer ces boissons peut être considéré comme «vivre à l’occidental», il ne faut pas perdre de vie que les taxes collectées servent à financer le Fonds de soutien patriotique pour la reconquête de l’intégrité du territoire national.

Par ailleurs, les taxes imposées sur les tarifs des communications et qui servent à financer le Fonds de soutien patriotique ne sont pas venues pour rendre la vie moins chère. Même si les Burkinabè ont accepté de consentir le sacrifice. Sur les marchés, les ménagères sont bien indiquées pour expliquer et faire comprendre que le sachet plastique noir en lieu et place du panier (il camouffle le contenu) est de moins en moins lourd. Même le sel, le sachet de poudre de gombo ou de feuille de baobab et la potasse ont soit augmenté de prix, soit diminué de poids. C’est un constat.

L’on peut bien comprendre qu’au regard du contexte difficile de guerre contre les Groupes armés terroristes, le gouvernement ait orienté les dépenses prioritaires vers l’achat de matériels d’armement. Par conséquent, il est peu justifiable que des organisations syndicales revendiquent des avantages financiers. Mais leur demander de ne pas dire que la vie est chère alors qu’elle l’est, c’est nier la réalité des faits.

Le Burkina Faso est en guerre. Tout le monde ou presque le sait. Ce qui nécessite que tous les Burkinabè se coalisent contre l’ennemi commun. Dès qu’on aura reconquis l’intégrité de notre territoire national, on pourra en faire ce qu’on veut. Mais, pour l’instant, chacun doit accepter de perdre une partie de sa liberté et même de ses revenus pour pouvoir en jouir pleinement demain. C’est dans cette logique qu’on peut s’accorder avec le président de la transition quand il dit qu’on ne peut pas construire durablement un pays dans le désordre et l’indiscipline !

Dabaoué Audrianne KANI

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