Lors de la visite des sites touristiques entrant dans le cadre du mois du patrimoine culturel dans les Cacades, s’il y a un site qui a attiré plus l’attention des visiteurs, c’est bien les trous des tisseuses de vans dans le village de Tiekouna. Découvrons ensemble cet héritage culturel !
Véritable curiosité, ces trous érigés à Tiékouna ne cessent de fasciner certains, ou d’effrayer d’autres. En effet, la vue de ces édifices culturels vous donne un coup de froid dans le dos. Des milliers de questions vous traversent l’esprit mais deux restent les plus constantes, à savoir : Comment est-ce possible ? Comment en occurrence des femmes peuvent décider de travailler dans des trous ? Les visiteurs sur ce site ont posé toutes sortes de questions afin de découvrir tout le mystère qui entoure ces trous dont la profondeur peut atteindre dix mètres. Selon Lucilaya Tou, porte-voix des vannières, chaque trou a une entrée étroite pour permettre aux vannières, aux tisseuses et aux visiteurs d’accéder à l’intérieur par une échelle. Il peut contenir au moins une dizaine de vannières. Toujours selon Lucilaya Tou, quand il pleut même si l’eau entre dedans on vide mais il est difficile que l’eau puisse rentrer dans ces trous à l’air libre sur un terrain plat. Les trous permettent aux vannières de conserver les feuilles de rôniers utilisées pour la vannerie afin qu’elles ne s’assèchent pas. A l’intérieur du trou, il fait un peu frais et chaque trou garde son humidité qui préserve la flexibilité de la feuille du rônier pendant le tissage des vans. L’autre aspect de ces trous est la tranquillité, même si quelqu’un parle dehors on ne peut entendre de l’intérieur. Les vannières sont entre elles et chantent des sons traditionnels du terroir pour s’encourager. Aux dires de ces artisanes, ceux ou celles qui ont creusé ces trous ne sont plus de ce monde ; c’est dire que ces trous existent il y a plusieurs années. Par jour, chaque vannière peut tisser quatre à cinq vans, si ce sont les nattes, c’est une natte pendant deux jours car le tissage des nattes est plus compliqué que celui des vans. Ce qui fait que ces articles artisanaux mis sur le marché, sont coûteux. Les visiteurs qui ont eu le courage de rentrer dans ces trous, sont ressortis immédiatement en disant qu’il fait très chaud à l’intérieur alors que les vaillantes tisseuses se retranchent à l’intérieur du matin jusqu’au soir.
Besseri Frédéric OUATTARA/ Banfora