Travaux d’intérêt général :A Bobo, des détenus purgent leur peine à Faso Mêbo

Des pénitenciers de la Maison d’Arrêt et de Correction de Bobo ont pris part aux travaux d’intérêt général sur le site du village artisanal de Bobo, fief de Faso Mêbo dans la cité de Sya. C’était hier lundi 23 juin 2025.

 

Ils sont au total 52 détenus, soumis aux travaux d’intérêt général sur le site de Faso Mêbo à Bobo-Dioulasso. Ils ont aidé à la conception des pavés avec les autres volontaires. Les détenus sur les lieux semblent apprécier cette initiative. C’est le cas de M. D., qui explique qu’au-delà de la peine, c’est une fierté pour lui de contribuer à la construction des pavés. « Nous sommes ici pour participer aux travaux d’intérêt général. Je suis très content parce que le travail c’est pour nous même d’abord et il y a eu des propositions qui nous arrangent beaucoup. Si nous faisons 01 mois de travaux d’intérêt général et si c’est bien fait notre peine serait réduit de 03 mois ce qui est un avantage pour nous. Nous sommes tous des Burkinabè en dehors même de cette proposition. Je vois que ce travail nous concerne tous donc on le fait à cœur ouvert », a-t-il expliqué. Ces pénitenciers vont travailler chaque jour de 08 h à 16h. Et de 09 h à 16h pour les jours d’audience.

L’administration pénitentiaire, la commission de l’application des peines et la Maison d’Arrêt et de Correction de Bobo sont impliqués

Selon Bakary Ouattara, juge de l’application des peines au Tribunal de Grande Instance de Bobo-Dioulasso, l’initiative de la commission de l’application des peines a pour but de permettre à ces condamnés de contribuer, d’une part, aux travaux communautaires pilotés par Faso Mêbo aux titres des initiatives présidentielles et d’autre part, avec le principe compensatoire de (01) mois de travaux d’intérêt général pour (03) mois d’emprisonnement. Elle vise concrètement à la réparation sociale, à faciliter la réinsertion socio-professionnelle des condamnés, à la valorisation personnelle avec le sentiment d’appartenance à la communauté et à réduire la surpopulation carcérale. De plus, le travail d’intérêt général est une peine prévue par la loi n°025-2018/AN 31 mai 2018 portant code pénal et son application est prévue par la loi n°035-2024/ALT du 08 novembre 2024 portant administration du travail d’intérêt général. Le juge nous explique que dans le principe, le travail d’intérêt général est une peine prononcée par la juridiction de jugement si certaines conditions sont réunies notamment la réparation du préjudice, la garantie de la représentation et l’absence de réitération de l’infraction. Il ajoute que dans les dispositions transitoires de la loi n°035-2024/ALT suscitée, le travail d’intérêt général peut être appliqué aux personnes commandées et détenues avant l’entrée en vigueur de cette loi. Pour ces personnes, une demande est adressée au juge de l’application des peines qui fait office du président de la commission de l’application des peines. Les différentes demandes sont examinées par la commission de l’application des peines instituée à la Maison d’Arrêt et de Correction. « Les détenus conduits aujourd’hui sur le site de Faso Mêbo sont de la deuxième catégorie, c’est à dire ceux dont les demandes ont été favorablement examinées par la commission de l’application des peines » a conclu le juge de l’application des peines au Tribunal de Grande Instance de Bobo-Dioulasso.

 Prisca TIENDREBEOGO

Fatimata Sakinatou TRAORE/Stagiaires