160 personnes tuées. Une quarantaine de personnes blessées. De nombreux déplacés. Solhan vidé de ses habitants. C’est la désolation. C’est l’hécatombe. La plus grande tuerie meurtrière que le Faso a connue depuis les attaques terroristes en 2015. Roch Marc Christian Kaboré, le président du Faso a condamné.
Christophe Dabiré, le Premier ministre a condamné. Zéphirin Diabré, le ministre d’Etat, ministre en charge de la Réconciliation nationale et de la Cohésion sociale a condamné. L’opposition politique a condamné. La majorité présidentielle a condamné. Les Burkinabés ont condamné. De Paris à New York au siège des Nations unies en passant par Abidjan, Niamey, N’Djamena, Lomé, Dakar, …les condamnations ont fusé de partout. Tout le monde est unanime : c’est de la barbarie, de la lâcheté, de l’inhumanité, inadmissible et inacceptable.
Mais, que faire ? Va-t-on, une fois de plus se limiter aux simples condamnations ? Va-t-on se limiter au deuil national et au recueillement ? La communauté internationale va-t-elle continuer d’abandonner le Burkina ? Certainement pas. Il faut des actes, des actes forts. A la hauteur du forfait. Roch Marc Christian Kaboré, le président du Faso, au-delà de l’émotion, doit aller plus loin. Nous sommes en guerre. Allons donc à la guerre ! Avec toutes nos forces de défense et de sécurité unies et fortes.
Sous d’autres cieux, un tel désastre occasionnerait des actions fortes, individuelles ou collectives. Il y a des responsabilités qui n’ont pas été sûrement assumées à quelque part. Soit c’est dans le commandement, soit c’est dans les rangs. Ce n’est pas l’occasion de jeter l’anathème sur qui que ce soit. Certainement pas sur l’armée. Mais, la recrudescence des attaques terroristes dans notre pays commande que, logiquement, on se pose des questions somme toutes légitimes.
Ce qui se passe actuellement au Sahel, au Nord, à l’Est et dans d’autres localités du Burkina Faso ne se comprend pas ; ça ne s’explique pas. Certes, l’ennemi est invisible mais, cela ne suffit pas pour justifier toutes ces tueries, toutes ces souffrances qu’on inflige à tout un peuple.
Les Burkinabè ne le méritent pas. Alors s’il y a un dysfonctionnement, que les responsabilités soient établies et que chacun assume sa part. A quoi ont servi toutes ces opérations militaires dont la plus récente est l’opération Houné ? Il est évident que depuis le début des attaques terroristes en 2015 à Samorogouan, les Forces de défense et de sécurité burkinabé abattent au quotidien un travail titanesque, au péril de leurs vies.
Le gouvernement, faut-il le rappeler, a travaillé (et continue de le faire) à doter les FDS de moyens à la limite de ses capacités afin de renforcer leurs capacités sur le terrain. Des mesures ont été prises pour conduire des actions de développement dans les zones à risques où les populations ont longtemps cru qu’elles étaient délaissées.
Mais apparemment, tout porte à croire que tout cela ne suffit pas. Nos ennemis étant parmi nous, vivent avec nous et mangent avec nous, il faut les combattre comme tel. Sans aucune pitié.
Dabaoué Audrianne KANI