Vente de viande de porc : Une denrée de plus en plus rare à Bobo

A Bobo-Dioulasso, la vente de la viande de porc semble être au ralenti dans tous les points de vente. Ce mardi 08 novembre 2022, une de nos équipes a fait des pieds à l’abattoir frigorifique. Objectif, s’enquérir des raisons qui justifieraient ce manque.

Ce n’est point anodin pour les fidèles consommateurs de la viande de porc, communément appelé PF ou Porc-au-four. La denrée se fait de plus en plus rare dans la ville de Bobo-Dioulasso. Dans les boucheries et même à l’abattoir. Quelles sont les raisons qui pourraient être à l’origine de cette situation ? A l’abattoir frigorifique de Bobo-Dioulasso, les avis sont divers mais tous convergent sur un seul point, la question sécuritaire. A dire que c’est le bec noir de tous. « Il y a l’insécurité qui est là. Et qui est malheureusement une réalité. Il y a des gens qui vont en brousse pour chercher le porc. D’autres mêmes partaient au Mali, en Côte d’ivoire. Mais aujourd’hui, pour des questions sécuritaires, ils ne peuvent pas y aller.

Il y a certains mêmes qui ont été menacés. Donc, ça fait peur. Si tu pars et on te tue ou on incendie ton véhicule. Qui perd ? » Souligne amèrement Roland Constantin Ouédraogo, un abatteur de cochon. Ce fut le cas de Séraphin, un charcutier qui a été victime de menaces d’hommes armées il y a quelques jours. Et a préféré ne pas en parler en ces termes : « Ce n’est pas parce qu’ils m’ont laissé, que je vais venir parler ici ». Cette situation a un corollaire, la baisse considérable de la production de viande de porc qui se ressent jusque chez les bouchers.

Selon Norbert Balinedou, chef de service production à l’abattoir, par jour environ une centaine de cochons pouvaient être abattus. Mais à l’heure actuelle, il y a des jours où il n’y a aucun cochon à abattre. D’autres raisons objectives sont également évoquées de part et d’autre. Il s’agit de la peste bovine qui aurait décimé bon nombre de porcheries. Mais aussi de la période des récoltes qui préoccupent certains éleveurs. « Il y a aussi une épidémie qui couvre presque tout le pays.

Et qui peut décimer des porcheries entières. Ensuite, il y a les récoltes qui préoccupent les éleveurs actuellement », fait savoir Norbert Balinedou. Mais la raison la plus prépondérante demeure l’hydre terroriste, comme signifié plus ci-dessus. Vivement qu’une issue soit trouvée pour le bonheur de tous !

Diakalia SIRI

Ousmane ZANTE/ Stagiaires