Viabilisation de nouvelles zones d’habitation : Des habitants du secteur 23 de Bobo entre manque d’eau et d’électricité

Les habitants du secteur 23 sont confrontés à des situations pénibles. Jusqu’à maintenant, plusieurs habitations de cette partie de la ville sont privées soit d’eau ou d’électricité, voire les deux à la fois. Et ce 19 septembre 2023, c’est toujours le statu quo.

Être confronté à l’inaccessibilité à l’eau courante, au mauvais état des routes et l’absence d’électricité, telle est la routine des habitants du secteur 23 de Bobo-Dioulasso. Pour les ménages qui ont pu avoir accès au réseau d’eau potable, il leur faut faire face à des pénuries intempestives. Face à cette situation, certains ménages ont opté pour l’installation de forages pour leur usage personnel et d’autres les disponibilisent pour les riverains. A 13 heures ce 29 septembre, nous faisons le constat dans les rues du secteur 23.

De ces forages, l’eau n’est accessible qu’en présence du soleil, parce qu’alimentés par des panneaux photovoltaïques. Principalement les femmes et les enfants sont donc obligés de s’aligner afin de se servir à tour de rôle. S.B, une élève en classe de 2nde explique que « je suis obligée de me rendre au forage après l’école, sous le soleil pour chercher l’eau pour une famille de six personnes. Si ce n’est pas comme cela, nous ne pourrons ni nous doucher ni faire la cuisine ce soir ». Mme D. à côté, dit être là depuis 9h dans l’espoir d’avoir de quoi utiliser le soir pour la douche et la cuisine. Elle ajoute que sans l’eau on ne peut rien faire. Au coucher du soleil, certains repartent désespérés car n’ayant pas eu ce ‘’liquide précieux’’. Ces habitants ne sont pas confrontés à cette seule triste réalité.

Au secteur 23 ce sont aussi des routes impraticables

Dans ce vaste quartier, les résidents peinent à se déplacer avec leurs engins surtout en cette saison pluvieuse. Ils font face à une rude épreuve. M. P. assure qu’il habite à 3km du goudron. Quand il veut sortir, l’état de la voie l’inquiète. Tout comme lui, nombreux sont ceux qui craignent les voies, surtout après une pluie et préfèrent rester chez eux. Certains aussi affirment préférer rentrer sous la pluie à cause du problème de drainage des eaux pluviales. Le mauvais état des routes est l’une des causes d’accidents dans ce quartier principalement avec les camions poids lourds. K. R, un chauffeur de camion affirme avoir eu un accident dans ce quartier à cause des trous. Comme lui, des motos, des voitures, des tricycles subissent le même sort à causes du même problème. L’absence d’électricité n’est pas en reste, surtout le soir.

La nuit au secteur 23, c’est le noir

Face à l’absence de la Société nationale d’électricité du Burkina (SONABEL), l’énergie solaire favorise l’accès à l’électricité dans ce quartier. M. K. explique que «je suis dans ce quartier depuis maintenant trois ans. Les plaques solaires n’arrivent pas à nous combler, surtout en cette saison des pluies, mes batteries ne se chargent pas convenablement. Très souvent, je suis obligé de me déplacer pour aller suivre un match de football en ville ».

L’accès à l’électricité est nécessaire aux activités domestiques essentielles. Son manque peut limiter les possibilités de création de revenus et affecter les capacités des populations à améliorer leurs conditions de vie. Mme S. dit ceci : « je vendais des jus et de la glace dans mon ancien quartier et ça marchait bien. Arrivée au secteur 23, j’ai voulu continuer, mais il n’y a pas d’électricité. Avec les plaques solaires nous ne pouvons pas brancher les frigos. J’ai débranché en attendant l’électricité ». Son souhait est l’arrivée de l’électricité pour qu’elle puisse exercer son activité. Ces habitants essayent de subvenir à leurs besoins en eau, électricité et font avec le mauvais état de la voirie en espérant un changement positif dans un futur proche.

Oumou-Koulsoum OUEDRAOGO/Stagiaire