Voie de contournement de Ouagadougou :l’autorité veut mettre fin à l’anarchie

Pour donner suite aux constats faites par les techniciens de l’office nationale de contrôle des aménagements et des constructions (ONC-AC), par rapport à l’anarchie sur la voie de contournement de Ouagadougou, les autorités en charge du foncier, des infrastructures, et de l’urbanisme ont décidé de mettre de l’ordre. Ce mercredi 15 janvier 2025, le Secrétaire technique de l’autorité nationale de coordination du foncier, Sibiri Hébié, le DG de l’ONC-AC, Yacouba Siko et le DG des Infrastructures de transport, Moumouni Ilboudo, ont lancé l’opération de démolition des constructions anarchiques le long de la voie de contournement de Ouagadougou.

 

Les phases d’information, de sensibilisation et de dédommagement passées, les autorités en charge du foncier, des infrastructures, et l’urbanisme ont décidé d’agir. En effet elles ont lancé l’opération de démolition des aménagements installées sur l’emprise de la voie de contournement de Ouagadougou. Selon les textes, l’emprise de la voie doit être dégagée de 100 m. Donc tout aménagement qui ne respecte pas cette norme doit être démoli. Ce processus, le DG de l’office nationale de contrôle des aménagements et des construction Yacouba Siko, l’a expliqué. “ Nous avons d’abord fait le tour de la voie de contournement pour sensibiliser les uns et les autres. Cela a commencé depuis juillet 2023. Entre temps, nous avons encore refait le même contrôle et on a constaté qu’effectivement, il y a une forme d’anarchie qui s’installait dans l’emprise de la voie.  Il y a eu un communiqué qui a été produit le 8 janvier 2023 et qui a invité sans délai ceux qui étaient dans l’emprise de la voie de contournement à déguerpir, à enlever leurs réalisations, auquel cas, l’administration se donnerait les moyens de le faire”, dira-t-il. Selon le Directeur général des infrastructures de transport, Moumouni Ilboudo, cette action s’inscrit dans le cadre du projet d’aménagement et de construction du boulevard périphérique de la ville de Ouagadougou. Ce projet a engagé une procédure. “Il fallait identifier toutes les personnes qui étaient affectées, recenser leurs biens, évaluer et, conformément à la règlementation, engager des négociations pour les dédommager. Ce qui a été fait. Dans ce cadre, il a été investi environ 9 milliards de FCFA pour permettre aux personnes qui étaient affectées de pouvoir libérer l’emprise pour pouvoir effectuer des travaux”.

Cette opération va faire perdre à Jean Joël Kaboré des millions FCFA

Pour lancer cette opération de démolition, des aménagements anarchiques sur la voie de contournement, deux sites ont été choisis. Il s’agit de celui de Roumtenga dans la zone de Pabré et celui de Loumbila. Les aménagements anarchiques identifiés ont fait l’objet de démolition. Dans la zone de Loumbila, les investissements de Jean Joël Kaboré, ne respectent pas la règlementation en la matière. Ce dernier a demandé de lui accorder du temps, car il n’était pas au courant de la mesure. “C’est ce matin qu’ils sont venus mettre des croix. Je n’avais jamais eu l’information. Si on m’avait dit de couper j’allais le faire mais venir démolir comme ça, je ne suis pas content. Même si j’ai fait des erreurs, interpeller moi et donner moi des délais”. Il ajoute : “ nous avons fini de construire avant qu’ils ne mettent les balises”, insistera-t-il.  Pourtant l’autorité, en occurrence le DG de l’ONC-AC, Yacouba Siko, explique : “ il y a des gens qui sont des seconds acquéreurs (comme le cas de Jean Joël Kaboré), autres que les premiers qui ont été dédommagés.  Il y a eu une nouvelle vague d’acquéreurs de foncier,  ce sont ces gens-là qui prétendent n’avoir pas l’information. Quand vous achetez un bien, vous devez vous assurer qu’effectivement le bien que vous achetez répond à toutes les conditions”. Il continue en affirmant : “ nous allons être aux aguets. La prochaine fois que nous allons revenir, ceux qui ont investis, les démolitions seront à leur charge. Nous allons leur adresser une facture en bonne et due forme, qu’ils vont prendre en charge. Au cas contraire, nous les convoquerons devant la juridiction”. 

Pour le Secrétaire technique de l’Autorité nationale de coordination du foncier, Sibiri Hébié, “ le gouvernement a pensé la voie de contournement pour décongestionner le trafic dans la ville de Ouagadougou, pour fluidifier la circulation dans les abords, et pour la sécurité même des rivières. Il n’est pas question que ce qu’on a voulu éviter en faisant le contournement, se reproduise encore aux abords du contournement”. Dans ce sens, tous les promoteurs immobiliers qui ont fait des aménagements, dégager des parcelles à usage d’habitation, seront convoqués pour leur dire que ce type d’investissement n’est pas approprié sur une telle voie à grande mobilité. Sibiri Hébié, indiquera aussi que “nous avons des informations sur la colonisation des servitudes d’autres voies nationales et même des voies départementales. Alors, c’est de dire à ces gens-là que la voie, la route, fait partie du domaine public. A ce titre, elle est protégée par la domanialité publique”.

Firmin OUATTARA